Je vous avais parlé dans mon article sur "Le maître des illusions", d'un second livre que je lisais en alternance avec ce dernier. Il s'agit des Vies de papiers, roman que j'avais offert à ma grand-mère. Elle a eu du mal à le lire étant donné que l'histoire se passe au Liban, que c'est éloigné de son quotidien, et qu'il y a beaucoup de références littéraires tout au long du roman.
Personnellement il s'agit d'un livre que je souhaitais m'acheter il y a de longs mois, je suis donc ravie d'avoir pu le lire.
Pour le coup, "Les vies de papier" est quasiment l'opposé du "Maître des illusions" que je lisais en même temps. Ce dernier suit l'histoire de jeunes adultes au sein d'un campus américain, tandis que ce premier, suit Aaliya une libanaise de 72 ans, habitant Beyrouth. On peut donc voir que d'un côté on a une ambiance d'un pays capitaliste, avec une ambiance jeune, et de l'autre côté on a un pays ayant subi pas mal de guerres et d'oppressions et la vie d'une vieille dame. J'ai beaucoup aimé lire ces deux romans en alternance comme les deux histoires sont totalement différentes.
Du coup! Dans "Les vies de papier", on suit Aaliya Saleh 72 ans, outsideuse, les cheveux bleus, ayant pour passion la littérature et la traduction. Notre héroïne est lettrée, s'y connaît beaucoup en littérature, beaucoup plus que moi, puisqu'elle a été libraire. Depuis toujours, Aaliya traduit des romans en arabe. Des romans pour la plupart anglais et français, langues qu'elle maîtrise.
Chaque début d'année, Aaliya choisit un nouveau roman à traduire, et elle met un point d'honneur à le terminer à la fin de l'année. Le roman nous plonge souvent dans son passé, afin de comprendre qui elle est, et comment elle est devenue cette personne. Son amie Hannah avec qui elle parlai de tout et qu'elle admirait, son père qui est mort lorsqu'elle était très jeune, et sa mère s'étant remariée avec un homme, et ensemble ont eu plusieurs autres enfants. L'aînée de la famille, Aaliya a été un peu rejetée par ses parents, et a toujours refusé de se plier aux coutumes comme celle de laisser la meilleure place aux garçons. Par exemple, sa mère voulait qu'elle laisse son appartement à son frère qui avait une grande famille, ce qui n'est pas le cas d'Aaaliya , mais a toujours refusé. On va suivre son quotidien, sa vie de vieille femme, qui n'est pas si désuète que ça, étant assez jeune dans sa tête, entre traductions, pensées sur la littérature, petites balades dans la ville, réflexions sur Beyrouth et la société, les commérages de ses voisines pour le moins hautes en couleur.
Avis: Un beau roman qui fait du bien, nous plongeant dans la société beyrouthine entre traditions et modernité de cette ville. Ce n'est pas un roman si éloigné de notre société, le Liban étant tout de même un pays de plus en plus développé tendant vers le système capitaliste. Le fait de suivre Aaliya qui casse les codes fait beaucoup de bien, et l'ode à la littérature dans ce roman est très forte, ce qui rend cette histoire si belle et inspirante.
"Les vies de papier" de Rabih Alameddine, 8.10€
Commentaires
Enregistrer un commentaire