Après avoir lu un roman de comédie et un livre de conseils et de mode, je me suis motivée à commencer une lecture difficile, que j'avais dans ma bibliothèque depuis plus de deux ans.
Le récit de la captivité de l'autrichienne Natacha Kampusch, détenue pendant huit ans et demi par un psychopathe du nom de Wolfgang Priklopil. Au cours de près de 300 pages, Natacha nous raconte sa petite enfance au sein d'une famille assez désunie entre sa mère très dure, ne laissant jamais paraître ses sentiments et voulant que sa fille, même très jeune, fasse de même, et un père assez absent, loin du domicile familial. Son père l'aime mais n'est pas très présent. Natacha ne reçoit que très peu d'amour, ce manque affectif va par la suite lui être salvateur...
Sur le chemin de l'école, un jour de mars, Natacha va pour la première fois seule à pied à l'école. On est en 1998. Manque de bol, c'est le cas de le dire, elle se fait enlever sur le court trajet entre chez elle et l'école. Natacha pleurait tout en marchant, et un homme dans une fourgonnette la remarque. Il profite de sa faiblesse et la force à monter dans son véhicule. Pendant huit ans et demi, Natacha est retenue prisonnière dans une sorte de cachot de cinq mètres carrés, au fond de la cave de Priklopil.
Un système bien sécurisé, qui empêche alors la petite Natacha d'envisager même l'idée de sortir.
Elle a alors 10 ans.
Sa force est d'avoir accepté directement sa situation, sans hurler, se prostrer et devenir sûrement folle. Ce manque affectif qu'elle a connu, la force à être d'une force surhumaine afin d'accepter sa situation, et de ne pas sombrer dans la folie. Elle est toujours restée lucide sur sa situation, tout en sa faisant le serment qu'à ses 18 ans elle sera libre. Ce qui est arrivé.
Les premiers mois, elle s'adapte à cette horrible captivité, Priklopil est au début plutôt gentil, mais développe des phases paranoïdes et violentes. Il vient pourtant d'un foyer uni ce qui étonne Natacha.
Il meuble petit à petit son cachot avec un lit mezzanine, une cuisinière où elle va pouvoir se faire à manger, un ordinateur plus tard... La petite fille qui grandit essaye de se créer une routine, en acceptant son nouvel environnement pour ne pas sombrer dans la folie et vivre un minimum.
Priklopil les premiers temps de son enfermement descend trois fois par jour lui apporter son repas, qui se fera les années suivantes plus frugal. Il la brise psychologiquement en la traitant de grosse, elle qui complexait sur son poids de petite fille ronde. Il lui serine que ses parents ne l'aiment pas, qu'ils ne veulent pas la retrouver. Natacha fait front psychologiquement. A d'autres reprises il est plus gentil, il joue avec elle, lui lit même des histoires.
Plus âgée, elle a droit de monter dans la maison de son ravisseur, mais pour lui faire la cuisine, le ménage, en sous-vêtements, et restaurer la maison, qui va durer plusieurs années. Il est derrière elle constamment à la critiquer et à l'humilier.
La totalité de ses 3096 jours de captivité auront été humiliation, maltraitance et violence.
Priklopil la frappe en effet très régulièrement, lui bourrant le crane qu'il lui a sauvé la vie.
Il la force même à l'appeler Maestro, chose qu'elle a toujours refusé de faire. Elle tenter de garder une part d'intégrité, chose très difficile car dès qu'elle fait front elle se fait frapper.
Elle réussit par le grand des miracles un jour à s'enfuir, alors qu'elle est seule pour la première fois en huit ans et demi...
L'affaire Natacha Kampusch a été fortement médiatisée, m'en souvenant très bien alors que j'avais 11 ans, en 2006 lorsqu'elle s'est sauvée. Ça m'avait marquée à vie, notamment les images horribles du cachot dans lequel elle avait été enfermée. Elle a dû affronter les médias et raconter sa propre histoire après qu'elle soit partie de là, ayant raconté n'importe quoi sur son dos.
Encore aujourd’hui cela reste une sombre affaire avec une fin heureuse, mais quand on sait que les enquêteurs ont bâclé l'affaire, et ont tout lâché au bout de quelques jours il y a de quoi avoir peur. Les pistes n'ont pas été suffisamment exploitées, un témoin ayant vu la petite Natacha avec un homme et une fourgonnette blanche. Priklopil avait été alors juste interrogé chez lui, sans aucune poursuite.
Avis: Un récit particulièrement poignant d'une jeune femme, anciennement petite fille, très mûre et dotée d'une très grande force. Elle épate, est un modèle de courage. Je pensais cependant que le récit serait plus violent, qu'elle parlerait de violences sexuelles notamment. Elle élude cette partie, mais je pense cependant que ça a été le cas...
"3096 jours" de Natacha Kampusch, 7.10€
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