Dans un registre complètement différent de Joyland, j'ai lu ce livre-ci, très rapidement également, vous commencez à le savoir ahah. Je l'avais vu en librairie, il m'avait fait envie ayant adoré
"La tresse" de la même auteure, j'étais sure que celui-ci me plairait. Mais je vous avoue que payer 18€ pour 200 et quelques pages m'embête. Comme je lis vite, ça fait un budget mensuel énorme, si j'achète des libres dits "broché". Ma mère me l'a prêté comme elle l'avait acheté et j'ai pu découvrir probablement l'une des plus belles lectures que j'ai pu faire.
On va suivre Solène, avocate depuis des années qui a dépassé les 40 ans. Elle a toujours énormément travaillé, s'est investi corps et âme dans son métier, à tel point qu'elle n'a pas de famille, et n'arrive pas à garder un homme. Jérémy son ancien compagnon ne l'a pas supporté et l'a quittée.
Un jour, un de ses clients va se suicider sous ses yeux, et c'est un véritable choc pour notre héroïne qui se retrouve sous traitement à l'hôpital. Elle ne veut pas retourner dans cette vie, qui certes l'a rendue aisée financièrement parlant, mais pas dans sa vie personnelle.
Elle a besoin de temps pour elle, de se retrouver afin de savoir ce qu'elle veut faire. Elle tombe sur une annonce afin d'être écrivain public pour des femmes, dans un centre d'accueil. Elle y va d'abord à reculons, rencontrant Léonard, bénévole de cette association qui lui propose une heure par semaine, afin d'aider des femmes en difficulté. Elles sont immigrés, ont été prostituées, sont des femmes isolées et toutes logent au sein du palais de la femme, rue de Charonne à Paris.
Ce lieu dédié aux femmes composé de plus de 600 chambres, les abrite toutes.
Solène s'y rend avec appréhension, étant vite heurtée à cette misère dont elle ignorait jusqu'à l'existence. Ses débuts se font timides, ne sachant comment agir devant ses femmes, ne sachant pas lire pour certaines ni s'exprimer sur le papier, qui ont besoin de ses services afin d'écrire une lettre.
Chaque jeudi elle continue néanmoins, rencontrant de plus en plus de pensionnaires, apprenant à connaître leurs vies.
Il y a Cynthia, dont la garde de son enfant lui a été retirée, étant elle-même fille de foyers, il y a Binta dont le fils est resté au pays, sauvant sa fille de sévices, il y a la Renée femme violée plus d'une cinquantaine de fois lorsqu'elle vivait dans la rue, Iris femme transsexuelle mexicaine, Viviane tricoteuse, vendant ses créations dans la rue. Toutes ces femmes dignes, ont toutes leur histoire que Solène va apprendre à connaître.
Elle va se percuter à la réalité de la vie faite d'injustices, de misère et de tristesse, réalités tellement éloignées du confort de sa propre vie. Qui n'est pas si gaie que ça bien sûr.
Parallèlement, on va suivre Blanche Peyron et son mari Albin, tous deux dans l'armée, créant la fameuse Armée du salut, organisation créée afin d'aider les 5000 sans-abris qu'abritaient Paris dans les années 1920. Blanche, femme de caractère, toujours soucieuse d'aider les plus défavorisés va vouloir aider les plus pauvres en créant des collectes, des soupes populaires, des foyers...
Elle va tomber devant un bâtiment majestueux étant construit sur un cimetière de nonnes, ayant servi d'hôpital pendant la guerre, qui serait parfait en tant que nouveau foyer pour toutes ces femmes dans les rues. Elle et son mari vont se mettre en quête de réunir suffisamment d'argent, à l'époque plus de quatre millions de francs, afin de transformer cet endroit en un palais de la femme, constitué de petits studios. Ils parviennent à leur but, ce qui donnera le bâtiment tel qu'il est aujourd'hui, qu'ont réellement construit ces deux personnes si braves.
Un roman de vie, social, avec de vrais sujets touchants et bouleversants.
Avis: Une lecture riche, sincère, émouvante qui m'a retournée et émue. Une des meilleurs lectures de ce début d'année 2019 indéniablement.
"Les victorieuses" de Laetitia Colombani, 18€
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