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Les enfants de Venise

Après avoir lu et adoré "Le gang des rêves", j'avais encore dans ma bibliothèque "Les enfants de Venise", et "Le soleil des rebelles" du même auteur. J'avais identifié l'auteur sur une de mes photos instagram, il l'avait vue, et nous avions ensuite discuté. Hier j'ai reposté une photo en stories, sur mon instagram, n'hésitez d'ailleurs pas à m'y suivre, je poste pas mal. Une photo de mon avancée des "Enfants de Venise", et Luca l'a vue, nous avons donc beaucoup parlé c'était super chouette. Sachez qu'il a écrit plusieurs romans, dont quatre les plus connus, tous des pavés, difficile m'a t'il dit de faire moins pour certaines histoires. Il sera présent au Quai du Polar à Lyon, je ne vais donc pas louper le coche cette année! 
Après New-York dans les années 1920 dans "Le gang des rêves", on se retrouve entre Rome, Venise, Mestre et Rimini en 1515. L'intrigue principale se situe à Venise.
On va suivre Mercurio, petit voleur et escroc, vivant dans les égouts, n'ayant pas de parents, Il se déguise, se grime afin de survivre tout en volant. Accompagné de Ercole au langage plus qu'approximatif, de Zolfo et de Benedetta, amoureuse de lui, les quatre compères survivent comme ils le peuvent dans les rues de Rome au début du roman. Ils volent un vieil homme juif, Shimon Baruch, qu'ils pensent avoir tué. Ils s'enfuient ensuite pour Venise étant pourchassés pour leurs vols. Isacco et Giuditta, da Negroponte, père et fille, juifs eux aussi, arrivent à Venise, pensant que la ville acceptera leur religion. Ils ont d'ailleurs pris ces noms-là, qui ne sont originairement pas les leurs. Ils doivent porter un bonnet jaune sur leur tête afin de montrer leur appartenance religieuse. On pense bien sûr à l'étoile jaune utilisée par Hitler plus de 400 ans plus tard... Eux aussi sont des sortes d'escrocs, ayant payé leur navigateur avec des soi-disant pierres précieuses, alors qu'il s'agit de simples cailloux. 
Isacco va se prétendre médecin, et va soigner notamment des prostituées. Giuditta, elle, va créer des robes, qu'elle va vendre dans sa boutique. La religion est très importante dans le récit, les juifs tout du long, que ce soient Isacco, Giuditta ou Shimon Baruch, sont discriminés à cause de ça. Le père et sa fille vont même se retrouver dans une sorte de camp réservé aux juifs. Là aussi, pas mal de similarités avec les camps pendant la seconde guerre mondiale.
Mercurio va tomber sous le charme de Giuditta, leur amour étant mis à rude épreuve plus d'une fois, entre la religion de la jeune femme, Benedetta qui se met entre eux, ainsi que Isacco qui n'accepte pas que sa fille unique s’amourache d'un brigand. 
Les conditions de vie à cette époque sont très sommaires vous vous en doutez, avec des pseudos matelas infestés de cafards, l'hygiène quasi inexistante, les maladies se développant notamment pour les prostituées. Benedetta folle de jalousie de la romance entre l'homme qu'elle aime et la "juive", se met en tête de devenir mieux qu'eux, et devient la maîtresse du prince Contarini, un homme difforme. Elle obtient ainsi un statut privilégié, et commence petit à petit sa vengeance en lançant une malédiction sur Giuditta... 
Entre vie de l'époque, amours, morts, vengeances, et complots pour survivre, ce livre est une véritable fenêtre ouverte sur le Moyen-Age en Italie, avec les rudes conditions de vie de l'époque. J'ai eu l'impression d'y être tout du long, même si j'aurais pensé que certains aspects interviennent plus tard dans l'Histoire. Je ne sais pas si l'auteur est complètement dans le vrai ou s'il a un peu romancé le récit. Je pourrai lui demander. 
Les personnages sont très intéressants, on les voit se battre pour leur survie, et pour leurs convictions, chose beaucoup plus difficile qu'en 2020. 



"Les enfants de Venise" de Luca di Fulvio, 9,40€

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