Après avoir lu l'autobiographie de Lena Dunham, j'avais envie de lire quelque chose de léger, même si la vie de Lena l'était assez, du moins de la façon dont c'était raconté. Ma mère m'a offert ce roman de Aurélie Valognes, son dernier, et j'avais très envie de le lire. L'auteur française fait partie des cinq auteurs français les plus lus, proposant à chaque fois une vision de la famille contemporaine. Avec ses hauts et ses bas, les histoires sont toujours émouvantes, tristes, drôles, on rit et on pleure.
Ca ne fait pas partie des livres les plus ardus qui existent, ni même sans doute les plus profonds, mais ils parlent de la famille actuelle, de notre génération avec ses problèmes, et c'est rafraîchissant. Ses romans parlent à tous en somme.
Pour ce quatrième roman que je lis, l'auteur en a écrit six, je vous laisse les autres par ici.
On suit Gustave, entrant au CP au début du roman. L'enfant habite dans une cité parisienne, sombre et pas très reluisante, dans laquelle les enfants décrochent, et la misère est omniprésente. Il y vit avec sa mère Noémie, aide-soignante, son père, et sa grande soeur Joséphine. Le petit garçon n'a pas de chance car sa soeur est toujours première de la classe, est persuadée d'être surdouée, tandis que lui rencontre des difficultés dès le début, avec un maître qui ne va pas l'aider, M. Villette. Dès le premier jour, le vieil homme le prend en grippe et se moque de l'attitude rêveuse du petit garçon, plus à l'aise avec les animaux et réservé. Il le place devant, et se donne toutes les peines du monde pour comprendre rapidement les consignes, et les réaliser. Mais rien n'y fait. Sa mère est convoquée à plusieurs reprises, et se fait entendre dire que son fils est lent, et a de nombreuses difficultés. Chose que va entendre la famille Aubert durant de nombreuses années... Pourtant Gustave est un garçon très curieux, et intelligent. Mais le système scolaire n'est pas fait pour lui, et personne ne le remarquant, se contentant de le pousser vers le bas...
Le jeune Gustave ne se laisse pas abattre malgré le dénigrement dont il est l'objet, et le manque de soutien qu'il reçoit. Jusqu'à la fin de l'école primaire, il va travailler cent fois plus que les autres pour réussir à obtenir tout juste la moyenne. Les parents en sont fatigués, Noémie passant 2h chaque soir à aider son fils sur ses devoirs, tandis que son aînée se débrouille seule.
Cette dernière n'est d'ailleurs pas d'un grand soutien pour son petit frère, très autocentrée et égoïste bien qu'elle ait des facilités sans véritablement travailler. Durant toutes ses années de primaire, le jeune garçon vit l'enfer, entre sa volonté de ne jamais rien lâcher, les espoirs et les déceptions qu'il rencontre, la vie dans sa cité devenant difficile, évitant à tout prix les jeunes traînant en bas des tours. Ses parents décident ensuite de divorcer, et Gustave est persuadé que c'est de sa faute. Il vivra toujours avec la volonté de rendre sa mère fière, et l'impression qu'il n'y arrivera jamais. Beaucoup de pression pèse sur les frêles épaules de l'enfant...A chaque fin d'année, on le menace de le faire redoubler, notamment à son entrée en sixième. Sa mère se bat pour qu'il passe, et Gustave est déterminé à montrer à tous ce de quoi il est capable...
A son entrée au collège les choses continuent, jusqu'à ce qu'une rencontre avec une certaine Mlle Bergamote change les choses. Cette professeure de français blasée de l'éducation nationale et notamment du chef d'établissement ne la laissant pas enseigner comme elle le souhaite, retrouve foi en son travail, avec la rencontre de Gustave qu'elle décide de prendre sous son aile. Pendant trois mois, elle va lui donner des cours de soutien, le responsabiliser, et lui montrer ce de quoi il est capable. Le collégien reçoit enfin du soutien après toutes ses années de torture. L'espoir pour les deux protagonistes renaît...
Avis: Une lecture très belle et très émouvante puisque ce pauvre Gustave inapte au système scolaire malgré son intelligence et ses capacités, va se faire entendre dire qu'il est nul et que rien ne peut être fait pour lui. On déteste ces professeurs qui ne font pas d'efforts, mais on se rend également vite compte qu'ils n'ont pas tellement les moyens d'aider certaines personnes qui ne se font pas remarquer, et accumulant du retard dans leur scolarité. C'est un vrai miroir de l'école d'aujourd'hui, une très belle critique, et de l'espoir pour des cas jugés "difficiles".
"Né sous une bonne étoile" de Aurélie Valognes, 18.90€
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