Saint Coca. Un titre pour le moins original vous en conviendrez. Tout comme la façon dont j'ai découvert ce roman qui a piqué ma curiosité.
Il y a quasiment 10 ans j'ai vu un film beaucoup trop cool que j'avais adoré et devant lequel j'avais beaucoup rigolé. Big City de Djamel Bensalah. Vous connaissez? Mais quel rapport avec cet article vous me direz ?
Tout simplement car l'auteur du roman dont je vais vous parler, la jeune Paolina Biguine âgée de 25 ans tout comme moi, avait un des rôle principal dans ce film. Je suis de celles qui aiment bien suivre l'évolution des acteurs de son enfance. J'avais donc vu qu'elle avait suivi un parcours littéraire pour ensuite se diriger vers le journalisme, métier quelle pratique depuis plus de 5 ans. J'avais vu sur son compte Instagram qu'elle allait sortir un roman avec la date de sortie dudit Saint Coca, un titre pour le moins très original avec une très belle couverture vous savez que c'est important pour moi. Je l'ai donc précommandé sur le site Place des libraires comme je vous en parle régulièrement et je l'ai reçu un peu de temps plus tard.
Paolina s'est servi de sa propre expérience de reporter pour nous faire le récit via le biais d'une jeune reporter fictive, mais qui a tout de même un peu de ses caractéristiques, pour nous raconter comment elle a vécu son métier durant 5 ans lorsqu'elle travaillait pour une chaîne d'informations en continu. Nous avons pu correspondre plusieurs fois sur Instagram et par mail, je peux donc vous éclairer un peu plus sur ce roman grâce aux réponses qu'elle a pu me fournir. Encore un grand merci à elle, une personne très humble et absolument adorable, et surtout qui en a énormément dans la tête.
Cette jeune femme qu'elle a créée, développe une drôle de maladie, avec un ventre qui gonfle démesurément. Elle va voir une psychologue, étape qui ne la fait pas forcément se sentir mieux, tant psychologiquement que physiquement. Comme si tout ce qu'elle avait pu accumuler comme observations, expériences et souffrances dans son travail se répercutait sur son physique. Un élément métaphorique d'absurde pour montrer le fonctionnement absurde d'une société aux évolutions absurdes m'a dit Paolina. L'auteur parle également du droit LGBT, avec la sœur de la protagonistes vivant avec une femme, souhaitant absolument avec sa compagne devenir mères. On assiste à toutes les embûches qu'elles rencontrent car elles sont "différentes". On assiste aussi à la chute lente de Maya, miss Météo de la rédaction de notre héroïne. Plusieurs figures phares qui parlent de notre ère.
De plus, notre jeune protagoniste est obsédée par le coca, boisson chère au cœur de notre auteur car c'est une boisson particulière. Une histoire de famille. C'est également une manière de parler de l'américanisation du monde, de la consommation à outrance de sucre colossale, qui est nécessaire à la survie de notre jeune protagoniste. Et bien sûr aux publicités Coca-Cola avec un rapport avec Noël. Une multitude de références pertinentes et atypiques.
Pour construire le personnage principal qu'elle a décidé de ne pas nommer, une façon de ne pas la détacher définitivement d'elle-même, Paolina a choisi de partager certaines de ces expériences, sous forme romancée. Cependant même pour certains passages du livre qui peuvent paraître absurdes, c'est pourtant tiré du réel. Elle a eu besoin de créer ce décor, pour coucher sur papier ces moments difficiles vécus à la rédaction. Par exemple des élections présidentielles sous fond vaudevillesque, pas tellement éloignées de notre réalité politique ont lieu, une candidate écologiste se fait prendre la main dans le sac pour consommation de cocaïne. On a l'impression de lire entièrement une peinture de notre société sans que la lecture paraisse loufoque et absurde. Rien à voir avec du Feydeau (maître du vaudeville et du théâtre de boulevard). Je trouve en plus que l'œil affuté de Paolina en tant que professionnelle du monde du journalisme, est complètement pertinent, pour conter ce genre d'événements politiques même s'il s'agit d'une fiction. Surtout quand on sait que rien n'est jamais complètement fictif.
Paolina a rédigé ce roman il y a 2 ans et pourtant cette ambiance un peu toxique qu'elle a pu plus vivre ne l'a pas pour autant dégoûtée du travail journalistique qu'elle adore. Elle s'est dirigée vers d'autres médias qui l'épanouissent et la nourrissent plus. Une personne très admirable qui a beaucoup à dire selon moi.
Avis: Un roman vraiment très pertinent représentatif de notre société qui fait beaucoup réfléchir tant au monde politique qui nous gouverne, qu'au métier de journaliste et à la vie tout court. Je ne peux que vous le conseiller vivement, et pour un premier roman, chapeau!
"Saint Coca" de Paolina Biguine, 19,90€
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