Moon Palace, est considéré comme un classique de la fin du XXème siècle, par le grand Paul Auster, et c'est un livre que j'avais prévu de lire depuis quasiment 10 ans. Depuis qu'une bonne amie à moi, me l'avait conseillé. Parfois vous achetez le livre issu d'une recommandation directement, et parfois vous laissez passer des années sans raison particulière avant de le lire. Celui-ci fait parti de cette seconde catégorie. Je me suis enfin décidée à l'acheter après l'avoir vu pour la énième fois en librairie, et cette fois c'était la bonne. De ce dont je me rappelais du pitch fait par cette amie était le récit d'une jeune garçon héritant de livres de son oncle. Je pensais que l'histoire allait se focaliser sur cela, mais pas vraiment.
On suit donc Marco Stanley Fogg, n'ayant jamais connu son père et ayant élevé par sa mère. Celle-ci meurt, lorsqu'il est encore jeune, et son oncle Victor, le frère de sa mère l'élève. Tous deux déménagent souvent, Victor ayant une profession dans la musique qui le lui permet. Notre héros s'installe ensuite à New-York, pour débuter son cursus universitaire à la prestigieuse université de Columbia, poussé par son oncle. En effet, celui-ci lui donne de l'argent qui lui permettra cette éducation. Sachant que juste avant cette rentrée, Victor est parti et qu'il n'est jamais revenu. Fogg doit donc se débrouiller seul, hérite de ces fameuses caisses de livres qui envahissent l'espace où il vit, se servant de ces cartons comme de meubles. Il organise l'enterrement à distance, et suit ce que voulait Victor. Il vit donc chichement pour avoir assez d'argent pour payer son cursus et survivre. Il se met alors à lire tous les livres légués, puis les vend au fur et à mesure pour faire rentrer un peu d'argent dans les caisses. Mais au bout d'un moment, il a tout vendu et les livres ne rapportent guère. Notre héros va se retrouver en dèche assez rapidement, et au lieu de travailler comme tout le monde, il mange le moins possible et dépense peu. Un jour d'été il se retrouve à la rue, n'ayant pas pu payer le loyer et erre dans Central Park durant plusieurs semaines. Pas mal de mésaventures surviennent à ce moment-là, il perd énormément de poids, tombe malade et se retrouve à l'article de la mort. Il ne veut pas demander d'aide autour de lui à ses amis, mais un jour l'un d'eux va le retrouver et le reprendre en main.
Fogg se retrouve alors chez cet ami, Zimmer, durant plusieurs semaines, tentant de se remettre physiquement, et attend cet ami dans l'appartement s'occupant comme il le peut, tandis que celui-ci étudie à l'université. Fogg est même recalé à l'armée car il n'est pas en bonne condition physique.
Quand enfin il va mieux, comme avant il ne va pas vraiment travailler pour subvenir à ses besoins, étant un peu fainéant sur les bords, mais traduit des textes pour son ami, et reçoit en contrepartie un peu d'argent. Une amie à lui Kitty, va se rapprocher de lui, et tous deux vont débuter une relation. Il trouve enfin du travail, celui de s'occuper d'un vieil homme, Effing, aveugle et en fauteuil qui vit dans un bel appartement de Manhattan. Grâce à cet emploi, il vit désormais bien, a une chambre chez son patron et gagne de l'argent. Le vieil homme est d'un tempérament assez opiniâtre et sait ce qu'il veut. Il s'énerve régulièrement et notre jeune héros ne sait sur quel pied danser avec lui et comment agir pour rentrer dans ses bonnes grâces. Il s'occupe donc de lui, lui fait la lecture, le promène, et lui permet d'apporter un regard neuf sur la vie, pouvant lui décrire le monde qu'il ne peut voir. Un jour, Effing décide de lui raconter son histoire, paraissant un peu exagérée et légèrement romancée. Fogg ne sait pas si c'est du lard ou du cochon mais il note diligemment ce que lui raconte son patron. Qu'il serait parti dans l'ouest et aurait vécu en ermite dans une grotte pendant plusieurs mois après avoir tué des pilleurs qui auraient tenté de prendre possession des lieux.
Cette histoire est importante dans le récit, et le lecteur ne sait guère que penser, mais cela apporte une touche de fantaisie et de mystère. L'argent a un aspect important également, ce vieil homme en étant beaucoup doté contrairement à son employé. Cependant, à chaque fois que les deux en ont eu, cette ressource s'est volatilisée d'une façon ou d'une autre. La relation entre Effing et le jeune homme se renforce suite à cette histoire.
Fogg de son côté est alors un jeune homme d'une vingtaine d'années, toujours dans une relation avec Kitty, avec laquelle il va vivre ensuite. Il va retrouver les traces de son père, qu'il n'a jamais connu, et créer de nouveau un lien avec Effing.
Avis: Une sorte de roman d'apprentissage se déroulant sur plusieurs années, qui m'a un peu fait penser au "Chardonneret" de Donna Tartt, ou plutôt ce dernier en a été inspiré je pense. New-York en toile de fond, dans les années 60, une vie précaire, l'absence de parents, se trouver une famille de substitution, des mauvais choix, de l'espoir... Un livre très intéressant que je vous conseille vivement, qui m'a autant fait voyager géographiquement, de New-York à l'Utah et aux zones complètement désertes, que dans le temps puisque le récit se déroule fin du XXème siècle ainsi que plusieurs moments au XIXème.
"Moon Palace" de Paul Auster, 9,70€
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