Accéder au contenu principal

Hygiène de l'assassin

 Un roman de Amélie Nothomb, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de roman de l'auteur française née au Japon. Les seuls dont j'ai parlés sur le blog étant "Antéchistra" et "Ni d'Eve ni d'Adam". J'en ai normalement lu d'autres, mais j'avoue ne plus bien me souvenir. En tout cas, celui-ci m'a été offert, donc j'en ai profité pour le lire rapidement, souhaitant à tout prix diminuer la pile de livres que j'ai à lire ici avant de partir si je pars. Le livre est en plus très fin, facile donc de le terminer rapidement. Le pitch est plutôt très singulier puisqu'on y suit un auteur, Prix Nobel de la littérature, du nom de Prétextat Tach, un gros homme vilain, mais apparemment génie de littérature. Tout le monde l'acclame et souhaite le rencontrer. Or il ne reste que deux mois à vivre au vieil homme qui se sait condamné. Durant tout le roman, on suit cinq journalistes, ayant été choisis pour obtenir une interview ultra prisée du vieil homme. Tous se rendent les uns après les autres chez le vieil homme, vivant reclus dans le noir, ne voyant personne de ses journées, mis à part la dame venant nettoyer son appartement les jeudis après-midis, et son infirmière en fin de journée. Ainsi que son secrétaire qu'il maudit très souvent. Il est assis sur un fauteuil incapable de se lever à cause de son poids, et de ses propres dires, passe ses journées à manger. Il avoue durant l'une des interviews qu'il n'écrit plus depuis ses cinquante neuf-ans. Or il en a quatre vingt-trois. Le journaliste en est stupéfait et le vieil homme lui dit que tous les romans sortis depuis l'arrêt de l'écriture sont en fait des fonds de tiroir écrits durant plus de trente ans. 

Le fait que ce soit uniquement des interviews, avec des dialogues très courts qui s'enchaînent donne de l'énergie au récit, et on imagine bien les personnages, installés sur une scène de théâtre débuter leur texte. Le vieil homme s'avère être assez détestable, critiquant les journalistes, évoquant clairement son mépris des femmes, de la société. Chaque journaliste enregistre l'interview et la fait écouter aux suivants. Les confrères suivants se moquent du précédent, puis ensuite s'en prennent également plein la face avec le vieil homme à leur tour. Cette succession d'interviews plutôt ratées est assez déroutante et relève du comique. Chaque journaliste en prend pour son grade, n'osant que guère répliquer en face de ce monument de la littérature. Seulement la cinquième, une femme va clouer le bec du vieil homme, répliquer lorsqu'il la ridiculise, étant la seule à voir vu l'intégralité de ses romans pour son plaisir. Le vieil homme n'en revient pas, ne se souvenant pas lui-même des titres de ses œuvres. Il avoue s'en ficher, et ses propos sont un peu contradictoires quant à l'ardeur qu'il a mise à écrire durant des années. 

On découvre un personnage pour le moins original, haut en couleurs, un écrivain se moquant lui-même de son oeuvre, et n'hésitant pas à se moquer aussi du monde qui l'entoure. Il va confier des histoires plutôt très personnelles à Nina, cette fameuse journaliste avec laquelle il a la plus longue conversation. Difficile de vous en dire plus, le récit étant quasiment uniquement constitué de dialogues courts. 


Avis: Un roman très original, semblable à une pièce de théâtre comique que j'ai beaucoup aimé. J'ai passé un bon moment à voir ce vieil homme casser tout le monde, bien qu'il m'ait énervé forcément, je prenais son personnage un peu à la rigolade. 


"Hygiène de l'assassin" de Amélie Nothomb, 6.20€

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La soeur disparue

 Quel plaisir de partager avec vous l'avant dernier tome de la saga des "Sept soeurs" de Lucinda Riley! Je dis l'avant dernier car normalement un huitième est prévu concernant l'histoire de Pa Salt, aka Atlas, le père des sœurs. J'espère juste que l'auteur a eu le temps de l'écrire avant de s'éteindre l'année dernière... Chose que j'ai d'ailleurs apprise en commençant le roman, ça m'a vraiment rendue triste.  Si vous n'avez jamais entendu parler de la saga des Sept soeurs de l'auteur irlandaise Lucinda Riley, je vous invite à lire mes articles précédents sur les six précédents romans, car il s'agit d'une saga, ils se suivent donc. Le pitch rapidement, un vieil homme de plus de quatre-vingts-ans a adopté six filles, issues de ses voyages qu'il élève à Genève en Suisse dans une magnifique maison. Les six sœurs sont élevées également par Marina, appelée Ma, leur gouvernante/nounou française qui les considère comme

10 romans qui se déroulent à New-York

J'ai eu l'idée de vous parler de romans que j'ai beaucoup aimés, se déroulant dans ma ville de coeur. J'ai réfléchi, certains titres me sont venus rapidement, j'ai dû fouiller dans ma bibliothèque pour en dénicher d'autres, et taper le mot-clé "New-York" sur mon blog afin de trouver les autres. Elle sert bien cette barre de recherche en haut à droite du blog. N'hésitez pas à vous en servir. Chaque article est libellé et vous pouvez tout retrouver facilement. Du coup, j'en ai fait une vidéo , puis je me suis dit que je pouvais en faire une sorte d'article. Je ne vais pas écrire des tartines, mais j'avais envie de vous présenter un peu à l'écrit ces 10 romans que j'ai beaucoup aimés dont l'histoire se passe dans la Grosse Pomme.  Je les ai réunis par thèmes principaux, en ayant trouvés quatre. J'ai fait quasiment un article pour chaque livre dont je vous parle. A chaque fois je mettrai un lien vers l'article en

Le grand magasin des rêves

 En même temps que "La vie heureuse" de Foenkinos, j'avais emprunté au magasin "Le grand magasin des rêves" de Lee Mi Ye, très récemment traduit. Roman coréen, premier roman de l'autrice qui dédie son temps désormais à l'écriture, travaillant auparavant pour Samsung. J'ai été fortement attirée par la jolie couverture, et le fait qu'il s'agisse d'un roman coréen publié aux éditions Picquier. C'est drôle car j'en ai parlé à une amie coréenne qui l'a elle aussi lu, en coréen, et adoré. Je savais à peine de quoi il parlait avant de l'emprunter, mais je savais que j'avais très envie de le lire.  Ce n'est pas le genre de roman que je lis habituellement, ayant une bonne part de fantastique à l'intérieur, mais pourtant classé en roman étranger dans notre librairie. On suit donc Penny, une jeune femme étant embauchée au sein du grand magasin des rêves, sorte de Galeries Lafayette ou Printemps sur plusieurs étages dont l