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I want to die but I want to eat tteokbokki

 Le second roman en anglais que j'ai acheté avant mon retour en France de la Corée est en ligne par ici. Après "Miss Kim knows" de Cho Nam Joo, voici le best-seller " I want to die but I want to eat tteokbokki" de Baek Sehee. Beaucoup d'amis coréens connaissaient ce titre, s'étant beaucoup vendu au pays du matin calme où la dépression est un énorme souci, et qui enregistre le plus fort taux de suicides des pays membres de l'OCDE... 

Le titre étant particulièrement drôle car les tteokbokki sont une spécialité coréenne, ce sont des gâteaux de riz très souvent présentés dans une sauce piquante comme on peut plus ou moins bien le voir grâce à l'illustration de couverture. Notre protagoniste souhaite donc mourir mais veut aussi manger des tteokbokki. Un titre guère heureux certes mais assez décalé. On va donc suivre notre protagoniste, très certainement l'auteur, ayant eu l'impression à la fin du livre qu'il s'agissait d'une autobiographie, qui est légèrement déprimée, comme elle le dit au début du livre. Ce petit bouquin, pas bien épais, moins de 200 pages, correspond en fait aux entretiens entre l'auteur, notre protagoniste et son psychologue. Mettons nous deux secondes à la place d'une femme coréenne. La société coréenne est encore très patriarcale, les femmes, hommes également d'ailleurs, quittent le cocon familial pour vivre ensuite avec leur mari/femme. Les coréens vivent rarement seul. Bref tout ça pour vous dire que également la psychologie, la dépression et ce genre de médecine relative au psychologique n'est encore que très peu répandue, et vue comme normale au pays du matin calme. Il va très souvent y avoir du jugement si vous dites à quelqu'un que vous être déprimé, pire si vous êtes dépressif. Ce sera souvent vu comme un instant de faiblesse et pas bien souvent pris au sérieux comme chez nous.

J'ai donc trouvé intéressant que l'entièreté du livre retrace l'intégralité des entretiens à nature psychologique. Cela casse enfin quelques barrières et tabous encore bien trop présents dans la société coréenne. On apprend donc que notre protagoniste sans nom souffre d'une légère dépression, a peu de confiance en elle et d'estime personnelle, elle nous parle de son rapport aux autres, où elle a besoin de cacher un peu qui elle est vraiment pour être acceptée, de ce qu'elle pense que les gens pensent d'elle, sa place au travail, ses doutes concernant son rôle, sa place au sein de la société coréenne, la pression sociétale, ce genre de réflexions et de sentiments qui peuvent nous parler à tous. Grâce à ces entretiens, nous avons donc aussi la réponse de la spécialiste qui l'écoute, l'aiguille, la questionne. Ces réponses sont avisées, censées, sans jugement face aux doutes de sa patiente. Elle amène sa patiente à essayer de voir les choses différemment, à sortir d'un seul type de pensée pour appréhender d'une autre façon ce qui lui arrive, ses interrogations... Comme devrait toujours l'être un professionnel en somme. Je vous avoue qu'il m'est difficile d'en dire plus sur ce livre, comme pas mal de sujets relatifs au manque de confiance sont abordés, je ne sais pas réellement ce que j'ai retenu de plus, et ce qu'il serait intéressant de partager. 

Avis: Le portrait d'une femme dans l'ère du temps avec ses doutes, ses questionnements, sa position de femme dans une société encore arriérée sur pas mal de points. Un récit forcément pas réellement positif et parfois un peu plombant, où j'ai eu quelques fois eu envie de secouer cette femme, mais pour autant différent et assez frais.




"I want to die but I want to eat tteokbokki" de Baek Sehee, 9.99£

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