On revient à du roman japonais par ici, ça fait longtemps et ça m'avait pas mal manqué. Acheté en même temps que le dernier roman dont je vous parle "Princesse Bari", d'occasion chez Gibert Joseph, j'étais partie ce jour-là pour acheter deux, trois titres coréens et japonais. Ce petit roman m'a fait passer un bon moment de lecture, bien que légèrement inconfortable surtout vers la fin.
On suit Tsukik, femme d'une trentaine d'années, qui au hasard un soir dans le bar où elle se rend après le travail, croise son ancien professeur de japonais, dont on apprendra le nom seulement à la fin du roman. Il s'appellera Le maître tout au long du récit. Ils vont alors se mettre à discuter, le vieil homme d'une soixante d'années visiblement, va directement reconnaître son ancienne élève qui était guère diligente à l'époque. Tous deux vont se mettre à se rencontrer régulièrement dans le même bar. Parfois discutant pas mal, parfois ouvrant à peine la bouche. La compagnie l'un de l'autre leur suffit. Ce nouveau compagnonnage semblable à une amitié séparée par une bonne trentaine d'années est au début assez anodin. Ils vont ramasser des champignons ensemble, accompagnés du patron du bar, ils regardent un match de baseball ensemble au cours duquel Tsukiko va voir monter en elle un énervement disproportionné quant à la victoire de l'équipe que soutient Le maître, mais qu'elle déteste.
Elle revoit ensuite Kojima, un ancien camarade de classe lors d'une réunion d'anciens élèves/profs, à laquelle se rendent Tsukiko et La maître. L'homme semble bien l'aimer et malgré les souvenirs de jeunesse, et l'alcool suite à leur passage au bar, Tsukiko n'a pas de sentiments envers cet homme. On va se rendre compte qu'elle en a par contre Le maître. Tous deux vont partir ensemble un week-end en montagne où on l'apprendra est très cher pour le vieil homme, lui rappelant une partie de sa vie passée. Il est d'abord très réticent à se rapprocher de son ancienne élève, la repousse malgré les "je vous aime" de Tsukiko ou les tentatives de rapprochement de celle-ci, puis va se laisser tenter, avant de tous deux s'éloigner l'un de l'autre à leur retour en ville. Le "je t'aime moi non plus" est un peu le fil rouge du récit, tout comme l'évolution de façon générale de leur relation, avec la difficulté de communication, les doutes de vie et j'en passe. L'alcool et ce rituel de soirée pour se rencontrer, est propice à l'ouverture des cœurs et à l'acceptation de l'évolution de leurs émotions.
Un roman vraiment sympathique, dans la veine japonaise que j'aime tant, bien que le sujet et la relation développés ne sont pas si communs. On retrouve je trouve l'espèce de fascination des enfants, Tsukiko étant considérée souvent par la maître comme toujours son élève qu'il infantilise, cet aspect donc était assez malaisante, et étrange pour nous occidentaux. Bien qu'on puisse s'intéresser à la culture japonaise, aller même sur place comme j'ai pu le faire, ça reste toujours très inconfortable. Cependant et heureusement, l'histoire ne tourne pas que autour de cet amour naissant, mais plus globalement sur la relation humaine qui mène ces deux personnages.
"Les années douces" de Kawakami Hiromi, 8€
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