Je suis heureuse de vous retrouver pour cet article avec une très belle histoire de Mélissa da Costa, autrice que je ne connaissais pas du tout dont m'a parlé ma mère. Je n'ai pour le moment lu que "Les lendemains" mais j'ai hâte d'en lire d'autres. J'ai passé un très bon moment, bien que l'histoire était loin d'être joyeuse, mais elle était belle et signe d'espoir. On y suit Amande, qui dès le début du roman, visite une vieille maison éloignée de toute civilisation dans l'Auvergne, demeure fermée depuis trois ans, suite à la mort de l'ancienne propriétaire Mme Hugues. Elle décide de s'y installer après une brève visite, l'agent immobilier étant très surpris de ce choix. On apprend au fur et à mesure que la jeune femme de 30 ans a vécu un drame à Lyon où elle habitait. Son mari Benjamin et leur fille à naître sont en effet tous les deux décédés, son mari lors d'un accident de la route, et sa fille née prématurément. Amande est évidemment au fond du trou quelques semaines après cette catastrophe, ayant choisi de fuir la ville et ses repères, afin de ne pas sombrer. Heureusement sa belle-famille est très présente, Anne et Richard les parents de feu son mari, Yann son frère, et Cassandra sa compagne.
Amanda va vivre recluse pendant plusieurs semaines, la vue du soleil lui donnant des migraines, et vivant dans le noir complet de cette maison. Au fur et à mesure, elle va apprendre à vivre avec la douleur, va accepter de sortir un peu, faire quelques mètres dans l'ancien jardin dehors, va se prendre d'affection si on peut dire cela pour un chat rachitique, va appeler de temps en temps sa belle-famille, et va faire la connaissance de Julie Hugues, la fille de feu la propriétaire. Les deux femmes vont se rapprocher et se voir régulièrement, Amande va reprendre du poil de la bête, avec une routine de vie qui va s'installer. En feuilletant des anciens calendriers de Lucie Hugues elle tombe sur pleins d'annotations écrites, et Amande va se faire un devoir de tout lire. Il y a dix calendriers. Elle va en découvrir plus sur l'ancienne résidente de la maison, qu'elle s'occupait de son jardin, qu'elle aussi après le deuil de son mari, s'est plongée à corps perdu dans des activités pour s'occuper et ne pas sombrer, comme Amande dans le présent.
Amande va décider de réhabiliter le jardin, cette nouvelle occupation très prenante l'épuisant, mais la maintenant en vie, à ne pas se préoccuper de sa douleur. L'automne passe, l'hiver approche, elle protège ses légumes, elle sort chaque jour, elle se met à la confection de plats et confitures selon les recettes de Mme Hugues, elle invite Julie et celle-ci lui partage sa passion des bougies parfumées, Amande avance. Elle va revoir sa belle-famille, apprend que Cassandra sa belle-sœur est enceinte. Le coup est dur à encaisser, le bébé de Cassandra et celui d'Amande auraient dû naître à quelques mois d'écart. Il y a régulièrement quelques petits flashbacks afin d'en apprendre plus sur la rencontre entre Amande et Benjamin, leur vie de couple durant quatre ans... La jeune femme va recevoir chez elle Mika, un jeune dont s'occupait son mari à la MJC du quartier. La mère de notre héroïne fait également son apparition, femme égoïste, vivant sur l'île de la Réunion, qui juge sa fille, et ne fait que lui poser des questions quant à sa reprise du travail, en diminuant son deuil. Malgré la difficulté de communiquer avec sa mère, Amande continue diligemment ses projets de potager et d'aménagements. Grâce à Julie qui l'emmène aussi dans la découverte d'une nouvelle passion et d'un nouveau but, notre héroïne va commencer par entrapercevoir la lumière du jour.
Une très belle histoire, forcément triste et pas trop joyeuse, qui nous prend, dont on a envie de savoir la fin. Cette passation d'une passion que va être celle du jardinage entre les âges, est vraiment touchante. Un roman sur le deuil et son déroulement, la création de rituels et nouveaux objectifs, de la relation à l'autre, de l'acceptation de faire entrer quelqu'un de nouveau dans sa vie...
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