"L'enragé" est un des livres de la rentrée littéraire qui me donnait très envie. Le sujet, une vraie histoire survenue un soir d'août 1934, où cinquante-six mineurs ont fui le centre pénitentiaire de Belle-Ile-en-Mer, avait l'air particulièrement intéressante. D'autant que l'auteur est Sorj Chalandon, a écrit "Le quatrième mur" que j'ai adoré lu il y a quasiment dix ans. J'étais donc vraiment curieuse de relire un roman de l'auteur. 400 pages, lues en quelques jours, d'autant que c'est un roman que j'ai emprunté à la librairie, je n'ai donc pas envie de le garder trop longtemps.
Jules Bonneau est un jeune homme incarcéré dans la fameuse prison de Belle-Ile, hébergeant des soi-disant criminels mineurs. Parfois leurs seuls crimes étant d'avoir volé. Ou d'être né orphelin, ou pauvre. Notre héros a été quant à lui abandonné par ses parents, et donné à ses grands-parents qui n'en n'avaient que faire de lui. Il vit la faim au ventre, peu aimé de quiconque, et va vouloir venger la mère de ses amis Rolin, faussement accusée dans une affaires de vol de draps. Tous les trois brûlent une ferme et se font enfermer dans l'établissement pénitentiaire. Jules s'endurcit et devient La Teigne. Il est craint par tous, même un peu par les matons. Il se fait régulièrement brimer par les autres prisonniers, certains le respectent et sont plus ou moins ses amis tandis que d'autres jouent les caïds et s'en prennent à lui. Tout comme son ami Loiseau, 13 ans dont son seul crime est d'avoir été abandonné à l'âge de 12 jours, et se faisant souvent brimer. Certaines scènes sont évidemment dures à regarder, les conditions de vie de la prison étant bien décrites.
Les années passent, 1932,1933, jusqu'en 1934 où la rébellion débute. Lassés d'être traités comme des animaux, humiliés, agressés, violés, battus, les jeunes de la prison décident de s'enfuir sans avoir fait quelques dégâts avant de prendre la poudre d'escampette.
Tous réussissent à s'enfuir sans mal pour certains, et tentent d'échapper au plus vite à cette prison qui les a brisés. Jules se retrouve en bonne posture pour échapper à cet enfer, accompagné de son ami Loiseau, qui propose d'aller se faire aider par des sœurs qu'il aide avec son travail de prisonnier. Jules n'a pas confiance, Loiseau s'y rend donc seul au cas où il s'agirait d'un piège. En effet, tous les citoyens alentours reçoivent 20 francs, s'ils ramènent un prisonnier. Une véritable chasse à l'homme débute alors. Jules voit de plus en plus ses camarades se faire arrêter et ramener de force à la prison. Loiseau se fait effectivement également piéger, les sœurs ayant vu l'opportunité de se faire de l'argent. Jules tente de voler un bateau après avoir piqué des vêtements et s'être grimé afin de ne pas être reconnu avec ses guenilles et son crane rasé. Le subterfuge fonctionne, personne ne l'arrête, jusqu'à ce qu'il tombe sur Ronan un pêcheur le voyant tenter de voler son bateau de pêche. Plutôt que de le dénoncer, Ronan va le prendre sous son aile, ayant besoin de deux bras supplémentaires pour jouer les pêcheurs. Il va cacher l'identité du jeune en le faisant passer pour son neveu auprès de son équipage composé de Alain, communiste opposé au pouvoir, Pantxo, et Perig âgé de 15 ans. Jules craint de se faire démasquer mais le plan marche plutôt bien. Jules est surpris que l'homme ne l'ait pas encore vendu. Les jours passent, Ronan et sa femme Sophie, infirmière de l'établissement où il était incarcéré l'accueillent et le cachent. Va t-il s'en sortir?
Une histoire que j'ai beaucoup aimée, du fait que Chalandon nous raconte une histoire vraie, prenante, émouvante, que les dialogues fusent. J'ai été happée par le récit que j'ai beaucoup aimé, qui m'a touchée et que je vous conseille vivement.
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