Un beau livre que j'avais hâte de vous partager, issu de la rentrée littéraire, que j'avais découvert en regardant un peu les nouveautés, à l'approche de mon entretien pour bosser en librairie. J'avais été curieuse de ce roman de Akira Mizubayashi, qui a écrit ce roman en français. Le mélange instrument de musique, l'amour de la musique, et guerre me tentait bien, j'ai donc décidé de l'emprunter, pour me plonger dans cette jolie histoire afin de le recommander aux clients s'il me tentait bien.
On va suivre Pamina, luthière d'à peine 30 ans, initiée à l'art de la restauration et création d'instruments de musique, par les plus grands entre Londres, l'Italie, les Etats-Unis et Paris. Elle est apprentie chez Jacques, son maitre d'origine japonaise vivant à Paris. Tous deux partagent cet amour de la musique et des instruments. Très douée Pamina va un jour se voir confier la restauration d'un violoncelle appartenant à Guillaume un musicien très doué d'une petite quarantaine d'années. Ce violoncelle est un Goffriller, un instrument créé à Cremone, où Pamina a été l'élève de ce fameux luthier. En démontant l'instrument notre protagoniste va découvrir un mot à l'intérieur la menant jusqu'à une lettre entière cachée, et traduite du japonais vers le français par Jacques.
En effet, on va remonter le temps jusqu'à la seconde guerre mondiale où l'on suit Ken Mizutani, un jeune homme de vingt-cinq ans, ayant suivi une formation musicale européenne en France, doté d'un rare talent pour son âge. Il se produit dans des salles parisiennes, obtient de plus en plus de reconnaissance jusqu'à ce que le début de la guerre survienne. Il joue alors accompagné de deux amis japonais aussi, secrètement dans une petite salle, avant de devoir retourner dans son pays d'origine afin de servir l'Empire et son pays en ces difficiles temps de guerre. Il part à contrecœur dans ce pays qui l'a hébergé et qu'il aime tant.
Il continue de s'entrainer ardemment, accompagné d'un de ses amis rencontré France, il persévère dans l'art de la maîtrise de son violoncelle emprunté à un célèbre luthier italien Goffriller. Les deux jeunes hommes trouvent un autre acolyte afin de réaliser des concerts ensemble, avant de voir ses collègues être appelés pour aller combattre. Son ami Ryo Kanda doit aller combattre et meurt. Sa famille est dévastée et en veut énormément à l'Empire qui a sacrifié tant de jeunes vies. Le père se fera d'ailleurs arrêter par le régime, car il a osé dire la vérité. Ce sera bientôt le tour de Ken, qui profite de ses derniers instants de liberté, en compagnie de son instrument avec lequel il vit une relation si particulière. Il passe du temps également à lire, à se cultiver, à passer du temps avec sa jeune sœur et sa famille. Il part au front et n'en reviendra pas non plus...
Mais avant de partir, Ken a eu une relation avec Hortense Schmidt, une talentueuse luthière française installée à Tokyo, s'occupant de la restauration du violoncelle de Ken. S'étant rencontrés de cette façon, les deux jeunes personnes ont commencé un semblant de relation amoureuse avant que Ken ne parte pour la guerre, juste après que celui-ci ait confié son violoncelle précieux à Hortense. Violoncelle emprunté au fameux luthier Goffriller, et Hortense sera chargée de le restituer deux ans plus tard. Mais avant de partir Ken a écrit une lettre cachée dans le violoncelle... Et à son tour Hortense en écrit une autre que Pamina des décennies plus tard va retrouver...
Une belle histoire sur fond de guerre et de musique, où les personnages sont unis par une passion commune, la musique, et le violoncelle. On assiste à de jolies scènes de représentations comme celle de Guillaume se produisant à Tokyo après avoir réuni Jacques, Pamina et deux personnes dont on découvre l'identité dans les lettres cachées. Un mélange entre présent et passé. Entre Paris et Tokyo. Entre guerre et temps de paix, (si on peut dire que nous sommes en paix en France au XXIème siècle).
"Suite inoubliable" de Akira Mizubayashi, 20€
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