J'ai emprunté ce livre à la librairie, vous commencez à connaître, j'étais intriguée par la couverture, et par le fait qu'il ait reçu autant de prix, à savoir, le Prix Décembre, Prix de la Page 111 et le fameux Prix Médicis. Je n'avais jamais entendu parler de Kevin Lambert, écrivain canadien, et je me suis dit que c'était l'occasion de lire quelque chose de différent. L'avantage du métier quoi. Le pitch paraissait plutôt intéressant, basé sur la haute classe canadienne, qui pèse dans la game, avec entre autre Céline Wachowski, célèbre architecte qui a créé un empire, et fait partie du club fermé des 3000 milliardaires sur cette planète. Cette femme de bientôt 70 ans, est crainte, aimée, respectée, mieux vaut l'avoir comme amie plutôt qu'ennemie. Une sorte de Miranda Priestly, en somme. Une femme très influente qui a réussi, possède sa propre série Netflix, des contrats dans le monde entier et réunit les foules.
Le roman est assez difficile à lire car quasiment composé d'aucun chapitre qui divise la lecture et permet des respirations, et la première phrase, s'étend sur toute la première page ainsi que la suivante, soit plus de vingt lignes. Au premier abord je vous avoue que j'étais un peu sceptique. La première scène du livre raconte une soirée mondaine chez une très bonne amie de notre protagoniste qui aurait pu être aussi influente, Dina, mariée à Cai, ayant revendu sa société à sa quarantaine qui aurait pu peser autant que Apple. Céline furieuse ayant engueulé son amie pour cet acte complètement irréfléchi. Cette soirée est l'occasion de poser les bases du roman. La haute classe canadienne évoluant entre elle. Tout le monde essaye d'accaparer l'attention de Céline, clairement reine de la soirée même si elle n'est qu'invitée. Cette scène dure un peu trop longtemps à mon goût, tous les détails y sont racontés. Travaillant sans relâche depuis des décennies, ne prenant guère plus d'un dimanche par semaine, cette femme est partie de rien pour créer cet empire. Ayant sacrifié sa vie amoureuse et personnelle pour en arriver là. Elle pourrait paraître hautaine, froide et calculatrice mais se montre toujours curieuse et intéressée par les personnes qui l'entourent. Brisant ainsi le cliché de la femme riche et puissante. Accompagnée de Pierre-Moise son fidèle allié qui va bientôt prendre sa place au sein du groupe qu'elle dirige.
Céline a toujours été une femme ambitieuse, venant d'un milieu modeste, elle a mis à profit son talent et ses capacités pour créer quelque chose sur lequel elle a beaucoup travaillé et qui a pris. Les ateliers C/W. Femme exigeante mais juste, ses salariés lui rendent bien, le respect est mutuel, mais malgré cela, un jour Gabriela une de ses fidèles employé décide de partir. Céline est en effet toujours très exigeante à en vouloir autant de ses employés, ne pouvant jamais prendre guère plus de deux jours de congé. Gabriela en a alors ras le bol.
Un jour, Céline va se faire démettre de ses fonctions comme une malpropre par le conseil d'actionnaires de la société. Jean-Moise va la remplacer malgré lui. Une situation que personne n'aurait pu prévoir. Céline qui avait tout pour réussir, des contrats tout le temps, des employés fidèles, un respect mutuel, un fort pouvoir sur la société montréalaise, se retrouve pourtant hors de sa propre société. Durant un an elle va enfin prendre du temps pour elle, lors de cette retraite anticipée pourtant à bientôt 70 ans qu'elle n'envisageait pas. Elle va lire, découvrir Proust qui la passionne, bien qu'étant pas du tout d'accord avec ce qu'il écrit. La haute classe, les puissants ne vont pas tomber de leur piédestal, comme il le prévoyait, preuve en est un siècle plus tard que les riches sont toujours plus riches, avec un pouvoir encore plus important. Epatée du talent de son écriture et génie, mais complètement en désaccord avec ses écrits. Durant tout ce temps elle vit avec Michel, son fidèle allié, sorte de majordome, homme à tout faire entièrement dévoué à sa patronne, dans la maison d'architecte que Céline a designé.
Les mois passent, le groupe continue sans elle, prospère, Céline toujours évincée de ce pouvoir qu'elle s'est créé. Une bonne partie du roman sur la fin raconte sa soirée surprise d'anniversaire organisée par Dina à l'occasion de ses 70 ans. Réunissant Pierre-Moise, son compagnon, sa sœur et ses enfants, Dina et son mari, ainsi que des célébrités comme Sigourney Weaver, quelques évènements vont survenir durant cet évènement supposé être joyeux. Les riches ne sont peut être finalement pas intouchables, mais n'empêche qu'ils restent heureux. Ainsi se conclurait le roman je dirai.
Une lecture assez intéressante sur l'élite montréalaise assez intéressant, mais comme je vous le disais, la construction rigoureuse du roman ne m'a pas aidée à complètement rentrer dans le récit et à l'apprécier.
"Que notre joie demeure" de Kevin Lambert, 19.50€
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