Je vous avais dit que je vous proposerai un futur article d'un roman non japonais, promesse tenue ahah. Cependant, je comptais en lire un autre non japonais ensuite mais mes plans ont changé, car un que j'attendais sans l'attendre est sorti, et j'ai très envie de le lire rapidement, donc il devrait y avoir ce fameux article sur ce thriller japonais ensuite. Mais pour le moment, on va parler de ce roman, américain, ça faisait longtemps que je n'en n'avais pas lu.
L'autrice Zakiya Dalila Harris a été assistante éditoriale au sein de Knopf à New-York avant de commencer l'écriture de ce roman "L'autre fille noire" qui suite à sa publication en 2021, connu un succès fou. Comme elle, l'autrice a choisi de situer son histoire dans la capitale de la mode américaine, et a choisi comme protagoniste principale une jeune fille noire. Je pense qu'il doit y avoir une part d'autobiographie dans ce roman que j'ai bien aimé, sans non plus être un coup de cœur.
On suit du coup Nella Rogers, habitant New-York depuis plusieurs années, vivant avec son copain Owen et travaillant depuis deux ans au sein de Walden, une grande maison d'édition, pour qui elle est assistante éditoriale. Tout comme l'autrice... Elle travaille d'arrache-pied, faisant beaucoup d'heures, comme c'est monnaie courante aux Etats-Unis, afin de se faire promouvoir. Elle travaille pour Vera, éditrice, avec qui elle s'entend plutôt bien, entendant ses remarques et appréciant son travail, bien qu'elle soit toujours que assistante. Nella regrette le manque de diversité ethnique de l'entreprise, étant la seule femme noire du bureau.
Un jour, elle remarque une femme, de couleur, qu'elle ne connaît pas, avant d'apprendre qu'elle sera désormais sa future collègue. Hazel, d'allure complètement différente de Nella apparaît comme une femme pleine de confiance en elle. Grande, des dreadlocks impressionnantes, vêtue d'habits de couleurs, elle embrasse clairement sa différence au sein de ce bureau si uniforme. Nella est stupéfaite, elle qui n'a guère envie de se faire remarquer, adoptant un look chic pour son travail mais guère différent des autres avec des cheveux à l'occidentale. Les deux jeunes femmes vont apprendre à se connaître, discutant au bureau et se voyant quelques fois en dehors. Dans le même temps, Nella va vivre une expérience difficile avec un écrivain dont elle trouve le futur roman un peu trop stéréotypé sur les races. Il dépeint une femme noire avec pleins de clichés, ce qui déplaît fortement à notre héroïne, lui disant lors d'une réunion avec Vera en mettant les formes mais celui-ci se vexe. Nella est alors mise de côté, puis elle va recevoir une courte lettre lui intimant de quitter Wagner. Effrayée elle se demande de qui la missive peut bien provenir.
Dans le même temps, Hazel obtient les bonnes grâces de sa supérieure, Macie, tout en aidant Vera sur quelques projets, Nella étant clairement évincée. Elle qui était si enthousiaste à l'idée d'avoir une collègue avec laquelle elle puisse s'entendre, la désillusion est grande. Elle en parle à son copain, celui-ci, blanc ne pouvant pas complètement la comprendre, mais son amie Malaika la comprend mieux. Il est beaucoup question dans le récit des différentes ethnies et races. Blanche, noire. C'est pour ça que j'insiste aussi sur les ethnies des personnages, qui a beaucoup d'importance dans le roman.
Nella va continuer son dur labeur, la peur au ventre après avoir reçu ces menaces, et tentant de ne pas être trop méfiante envers Hazel qu'elle juge assez étrange, celle-ci n'étant pas dans cette scission claire entre noirs et blancs comme Nella. Un jour, Hazel reçoit le manuscrit d'un roman de Vera, que celle-ci n'a même pas envoyé à sa propre assistante, qui se sent évincée. Cela va mener à des conflits et des rancœurs, l'ambiance au bureau étant clairement pas très chouette...
Nella va alors parler à Vera, celle-ci lui disant qu'elle n'a aucune rancœur envers elle et lui envoie désormais de plus en plus de longs manuscrits à lire en quelques jours, Nella finissant régulièrement le travail à plus de 20H, impactant sa vie privée. De son côté, Hazel semble en savoir beaucoup sur Nella, celle-ci ne lui ayant pas dit grand chose, notre héroïne devenant de plus en plus soupçonneuse envers sa nouvelle collègue. On suit également les personnages de Diana, ancienne autrice ainsi que Kendra Rae, ayant marqué les esprits avec un livre que Nella a adoré, parlant justement des noirs et des blancs, manuscrit qu'avait alors refusé le patron de Wagner.
J'ai bien aimé ce roman, dans lequel on suit une héroïne de couleur, chose que je n'ai pas tellement eu l'opportunité de lire. Le monde impitoyable de l'édition, en plus au sein d'une grande entreprise y est bien dépeint, ainsi que la fracture qu'il peut y avoir entre races différentes au sein du même pays. C'était une lecture intéressante grâce à laquelle j'ai appris pas mal de choses propres aux personnes de couleur comme les difficultés relatives aux cheveux, à la société et au racisme qu'elles peuvent ressentir. Bien sûr on sait très bien que le racisme est partout, mais c'était d'autant plus intéressant de suivre une héroïne qui vit tout cela.
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