Dans la même vibe que "Au prochain arrêt" celui-ci "Un lundi parfum matcha" de Michiko Aoyama possède une très belle couverture, et était bien mignon, plus a choisi le même principe pour raconter l'histoire, à savoir que l'on suit un personnage dans un lieu, et on retrouve un des autres personnages du même lieu dans un chapitre suivant. Une façon de raconter l'histoire que j'aime beaucoup, de façon à avoir plusieurs points de vue de personnes liées les unes aux autres. Le roman est divisé en douze chapitres, chacun sur un mois de l'année se déroulant entre Tokyo et Kyoto.
Le roman s'ouvre avec une spécialiste des téléphones portables, travaillant dans le domaine, et profitant d'un moment de congé un lundi pour venir se poser dans un café, le Café Marble. On est lundi et le café est fermé ce jour-là. Pourtant, le propriétaire l'invite à entrer, et elle découvre alors une toute autre ambiance et un nom de l'établissement différent, le Café Matcha. Celui-ci se change en café Matcha certains lundis, seulement ouverts à une élite. Elle a le choix entre deux sortes de matcha. Un thé fort et un thé léger. Elle choisit la première option et se retrouve écœurée du goût corsé. Le serveur a quelque chose qui plaît à notre protagoniste, homme que l'on suivra dans le dernier chapitre. Jeune homme, mais il a du mal à s'adapter aux nouvelles technologies, l'experte en téléphonie lui explique donc comment fonctionnent ces petites machines.
Dans le café, il y a également un couple, on va suivre l'homme dans un futur chapitre, se retrouvant dans une petite boutique après avoir voulu retourner au Café matcha/marble afin d'acheter du matcha pour sa copine qui adore ça. Il a la chance de découvrir que la petite boutique propose aussi de vendre du thé issu du café en face, fermé en ce jour. On suit cette femme ensuite, dans le chapitre de mars, qui tient un magasin de lingerie, qui a du succès, depuis que sa boutique s'est retrouvée dans des magazines, ait attiré l'attention des influenceuses etc... Elle a désormais une vraie vitrine avec pignon sur rue, après avoir été en sous-sol, sans réel espoir de percer. Elle fabrique tout elle-même, et vend ses produits à des prix assez onéreux gage de qualité.
Ensuite on suit une de ses clientes, qui avait vu des années auparavant un ensemble tout simple en coton blanc avec de petites ailes brodées sur la poitrine. Elle fait part de cela à la propriétaire qui lui donne l'ensemble qu'elle avait mis de côté suite à des critiques. La jeune femme s'offre cet ensemble qu'elle aime beaucoup. On la suit ensuite avec son amie Mitsu, en avril, toutes les deux se retrouvant aux bains publics et viennent à parler des vêtements, de la bienséance et toutes sortes de sujets profonds ou moins caractéristiques de discussions entre amies.
Mois de mai. On suit ensuite Mitsu, originaire de Kyoto, se rendant dans sa ville natale pour quelques jours. Elle n'y est pas retournée en cinq ans et sa grand-mère toujours à la critiquer l'accueille comme d'habitude. Sa petite-fille, Mitsu n'est guère surprise mais blessée de ne jamais entendre de soutien de la part de celle qui l'a élevée, ses propres parents trop occupés à monter et à faire fructifier une affaire florissante de pâtisseries, qui marche toujours très bien des années après.
Elle est accueillie dans la maison d'enfance par Yukino, sa tante, femme douce et serviable pour la matriarche. On suit ensuite les pensées de ladite grand-mère acariâtre qui en fait aime profondément Mitsu, mais ne sait comment lui montrer. Elle ne veut pas que celle-ci soit faible, et affronte véritablement la vie, c'est pourquoi elle s'est toujours mis en tête d'être assez difficile avec elle.
Mois de juin. Elle se rend à ladite boutique de son fils et sa belle-fille, affaire toujours au top, ayant elle-même aidé à la faire prospérer. Là-bas, elle ne reconnait plus les employés, et un jeune homme engage la conversation à propos de pâtisseries. La vieille dame lui répond, et tous deux se retrouvent enchantés de cette rencontre. La vieille dame car elle a pu transmettre son amour de la pâtisserie tout comme le succès de la boutique, et le jeune homme car il a appris d'une spécialiste.
Après cela, on suit un jeune couple, en plein mois d'août, se rendant dans un festival de livres d'occasion, le jeune homme étant attiré par le tome d'un manga qu'il n'avait jamais réussi à trouver. Sa copine est sceptique et ne trouve aucun intérêt à cela. Le jeune homme achète finalement le livre et peu de temps après, les deux jeunes se séparent.
Octobre. Mark australien rejoint Master, rencontré en Australie, qui lui montre Kyoto. Master est propriétaire du café marble/matcha qui avait fait rentrer l'experte de la téléphonie. Mark est stupéfait devant une exposition dont l'artiste a été découvert et soutenu par Master, véritable entrepreneur et mécène, homme aimé et respecté.
On suit ensuite le fils dudit artiste Teruya, qui joue avec ses amies et raconte qu'il est très proche de sa nounou Hanae, qui l'élève, ses parents étant bien occupés. C'est un chapitre mignon avec des mots d'enfant.
Quant au mois de décembre il est conclu par Kippei le fameux serveur allergique aux technologies du premier chapitre, chargé de reprendre le café Marble/Matcha. Son père lui a laissé les rênes, il a donc une certaine pression de réussir. La fameuse jeune femme qui avait été dégoûtée devant son thé trop fort refait surface le premier jour de la réouverture pour le plus grand bonheur du jeune entrepreneur.
Une lecture franchement mignonne et douce, qui fait du bien, comme "Au prochain arrêt" "La librairie Morisaki" "La brocante Nakano" ou bien les livres de Ogawa Ito. Je suis ravie de voir que la littérature japonaise se fait de plus en plus de place, et de plonger dans ce genre d'histoire jolie qui fait du bien, surtout quand on sait que la société japonaise est si étouffante et pleine de stress.
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