J'ai lu deux romans de Stephen King l'année dernière, "L'outsider", pour lequel je n'ai pas fait d'article, n'ayant pas adoré ce roman et ayant clairement eu la flemme, et "L'institut", que j'ai pas mal aimé. Pour le premier de 2024 que je lis, il s'agit de "Holly", le dernier né du King sorti toute fin février, et dans le top des meilleures ventes depuis. Je l'ai acheté pour l'offrir à mon beau-père, j'en ai profité pour le lire avant. Je pensais que je mettrai plus de temps pour le lire, mais en à peine cinq jours c'était bon.
On retrouve le style du King, mais moins trash, moins horrifique ou dérangeant que d'habitude selon moi, après il y a quand même pas mal d'éléments un peu dégueu quand même... On retrouve Holly que l'on avait découverte avec Mr Mercedes, L'outsider et les autres, dont je ne me rappelais pas, qui est détective privée. Elle est engagée par une mère d'une jeune fille, Bonnie ayant disparu récemment. Cette dernière a pris son vélo, a été vue dans une épicerie, avant de laisser un mot disant qu'elle en avait assez, avant de disparaître. Trois semaines plus tard donc, Holly débute son enquête. Le covid frappe alors, élément central du récit, nous sommes en 2020. Elle vient d'enterrer sa mère via zoom, à l'époque les cérémonies funéraires n'étant plus autorisées en groupe, sombre période... Elle tente de remonter la pente via un nombre incalculable de cigarettes et en se concentrant sur cette disparition. La jeune fille travaillait à la bibliothèque, c'était quelqu'un d'équilibré, gentil, de bonne humeur, qui n'avait aucune raison de fuir la ville.
Dans le même temps, le lecteur suit plusieurs personnes, enfermées de force dans une espèce de cage au sous-sol d'une maison, à plusieurs semaines, et même années auparavant. On découvre alors directement que quelque chose de sombre de profile. Bonnie, n'est pas la seule à avoir disparu. On découvre que Jorge Castro, prof à la fac, Elaine, travaillant également à la fac comme technicienne de surface, et Peter, jeune homme sympathique travaillant dans un bowling, ont tous été enlevés et enfermés de la même façon. Un vieux couple, Ellen et Rodney Harris, tous deux anciens professeurs d'université, jouent sur la corde sensible, en roulant dans un van handicapé, et en se déplaçant en fauteuil roulant, pour demander de l'aide autour d'eux, et enlever ces jeunes personnes. Tous deux approchent des 90 ans, et sont en sale état, entre sciatique et fatigue du corps qui n'en peut plus. Ils retiennent ces jeunes gens en otage, les obligeant à manger du foie cru... Mais dans quel but? On se rend vite compte de ce qu'ils préparent. Quand je vous disais que ce roman est moins sombre que certains, on peut le dire, mais il n'est tout de même pas en reste...
Holly de son côté ignore les horreurs qui se passent au 93 Ridge Road, mais va aussi découvrir que sur les quelques dernières années, plusieurs jeunes personnes de la ville ont disparu. Un de ses associés Joseph, discute avec Vera, la mère de Peter, enlevé également, chose qu'elle ignore. Elle est dans un très sale état depuis la disparition de son fils, et Joseph et Holly savent alors que Bonnie n'est pas un cas isolé. De son côté Joseph se rend à New-York avec son éditrice, écrivant un livre sur l'histoire de sa famille, et ne reçoit que des bonnes nouvelles, tandis que sa jeune sœur Barbara, va approcher le couple diabolique. Elle écrit en effet des poèmes, et souhaite avoir l'avis de Ellen sur la qualité de ses écrits. Barbara souhaite surtout rencontrer Olivia, une des voisines de Ellen, et ancienne grande professeur et poétesse, mais Barbara n'ose l'approcher. La jeune fille va ensuite rencontrer son idole qui approche des 100 ans, évidemment fatiguée, mais toujours vive et curieuse qui va aider notre jeune prodige. Durant des semaines, Olivia aide Barbara, et cette dernière apprend que le couple Harris est franchement bizarre... Ils ont organisé un fête de Noel via Zoom mais en engageant des personnes pour jouer les lutins apportant des paquets de friandises aux invités.
Les moments d'incarcération, appartenant au passé, nous aident à comprendre le fil conducteur du récit, et à avoir les clés de compréhension des évènements. Il est beaucoup question de la pandémie dans le récit, entre les vaccins, la mère de Holly étant décédée suite au covid, ne croyant pas à la réalité du virus, à l'obsession de Holly pour le gel hydroalcoolique, au masque, respectant les distances de sécurité avec les personnes qu'elle rencontre. Le récit est aussi assez politisé entre républicains et démocrates, l'histoire se déroulant certainement comme souvent dans l'état du Maine où vit Stephen King, état réputé comme étant l'un des états présentant le moins de diversité raciale et ethnique du pays. C'est donc intéressant de suivre des personnages afro-américains comme Elaine, Barbara et son frère Joseph, latino comme Jorge, et blancs comme le reste des personnages. Le racisme est clairement présent chez certains des personnages, et le King insiste assez sur la position politique de ses personnages, ayant voté Trump, ou au contraire étant plus ouverts.
Le roman se poursuit sur plus de 500 pages, dans lesquelles Holly se rapproche de la vérité, trépidant personnellement pour qu'elle découvre le pot aux roses rapidement, nous lecteurs sachant pertinemment ce qu'il se passe. Une critique claire sur les croyances chimériques que l'on peut avoir, sur les opinions des uns et des autres, dangereuses, pouvant mener au pire, sur vivre à tout prix, au détriment des jeunes, cet égoïsme caractéristique de ce couple au premier abord éduqué et gentil. Le King casse un peu les clichés, tout en nous en proposant tout de même. Un roman que j'ai beaucoup aimé lire, bien qu'il m'ait moins passionnée que certains autres que j'ai littéralement adorés tels que "Ca", "Dome", "Simetierre", "Bazaar" et j'en passe.
"Holly" de Stephen King, 24.90€
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