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Les yeux de Mona

 Enfin je vous parle des "Yeux de Mona"! Je vous en ai parlé quelques fois sur mon Instagram et dans une vidéo "Wishlist lecture" mais ce best-seller sorti fin janvier, en rupture deux fois de suite, dont les droits ont été cédés dans de nombreuses langues et qui sera très certainement adapté au cinéma, me faisait de l'œil. Un livre sur l'art, best-seller, tant d'arguments pour me convaincre. Je l'ai donc lu récemment, après que ma grand-mère l'ait lu et beaucoup aimé, je voulais moi aussi en savoir plus sur ce fameux phénomène que l'on vend toujours très bien. 

Un jour, Mona dix ans fait ses devoirs dans sa chambre. D'un coup, sa vue s'obstrue, elle ne voit plus rien. Paniquée évidemment, ses parents l'amènent à l'hôpital où elle reçoit une batterie d'examens afin de déterminer le problème. Aucun problème physique n'est détecté, mais ses parents restent très inquiets. Mona doit aller suivre des séances avec une psy, son grand-père chargé de l'amener. Sauf que...         Une année durant, cinquante deux semaines durant, grand-père et petite-fille vont se rendre dans trois musées parisiens, le Louvre, Orsay puis Beaubourg. Le but étant d'ouvrir l'esprit de cette enfant, via le biais artistique, de lui montrer la beauté, de l'initier, au cas où, cette cécité ne revienne un jour. Et la guérir via ce biais. Ce sera un secret entre eux. Chaque mercredi donc, diligemment, Henri amène sa petite-fille qu'il aime beaucoup voir des œuvres classiques, modernes, impressionnistes, dadaïstes, surréalistes et j'en passe. Chaque chapitre, relativement court, étant centré sur une seule œuvre d'art, qu'ils iront voir une fois par semaine. Plutôt que d'aller écumer un musée et de voir 189 œuvres, Henri préfère que Mona voie une seule œuvre par semaine, mais la voit vraiment. 

Les débuts de chaque chapitre se concentrent donc sur Mona et l'évolution de celle-ci suite à cet incident, très effrayant, sa vie en banlieue parisienne entre sa mère Camille, et son père porté sur la boisson, tenant une sorte de brocante, vendant des tas d'objets hétéroclites, le commerce ayant beaucoup de mal à fonctionner. Mona a deux meilleures amies, et est dans sa dernière année de primaire. Puis on la suit au musée chaque semaine dans un chapitre différent. Les chapitres portant le nom d'un artiste sur lequel ces quelques pages lui seront dédiées. Les premières sorties se font au sein du fameux et internationalement réputé, musée du Louvre. Mona découvre la file d'attente interminable, la pyramide, et l'immensité de cet endroit. Les premières œuvres qu'Henri fait voir à sa petite-fille sont assez classiques, comme du Botticelli, la fameuse Mona-Lisa, ou bien Raphael, étant des artistes majeurs, dont les chefs d'œuvre sont réputés. Ils passent plusieurs minutes à chaque fois à regarder l'œuvre, certaines étant plus originales, intéressantes que d'autres aux yeux de Mona et du lecteur ( pour moi du moins). C'est la beauté et l'intérêt de l'art, et ce qui fait de ce roman un ouvrage très hétérogène. 

Grand-père et petite-fille discutent des minutes durant l'œuvre, après l'avoir inspectée. Henri apprend  tout un tas de choses sur l'artiste, le courant artistique de celui-ci à sa petite-fille pour l'immerger au mieux dans le tableau qu'ils regardent. Parfois, des interactions se font entre d'autres visiteurs et eux, mais la plupart du temps, il s'agit d'une observation puis d'un dialogue entre les deux. Ce qu'il y a de bien, est qu'à l'intérieur de la jaquette du livre, chaque œuvre est représentée, pour que le lecteur soit lui aussi plongé dans ce qu'ils voient, ce que j'ai trouvé très malin, et ça m'a fortement donné envie de retourner dans ces trois musées, que j'ai visités, mais étant sûre d'être loin d'avoir tout vu. 

Michel-Ange, le Titien, Rembrandt, Vermeer, Goya, Turner, Marguerite Gérard, Watteau, Poussin et d'autres s'enchaînent au Louvre, présentant un art plutôt classique si on compare à Beaubourg, étant le temple du moderne et contemporain. Mona et son grand-père vont même avoir la chance d'approcher de très près d'une œuvre alors en restauration, lors de l'une de leurs visites à Orsay. Puis Rosa Bonheur, Fantin-Latour, Degas, Monet, Cézanne s'enchaînent à Orsay où là encore, Mona agrandit sa culture artistique, et apprend l'engagement des artistes grâce à l'œuvre réalisée, des artistes qui peignaient pour dénoncer, pour s'exprimer, pour s'affranchir des codes, pour dépasser un handicap, tant de raisons qui ont donné encore maintenant des chefs d'œuvre vus par des millions de personnes chaque année. 

Du portrait, du paysage, de la tranche de vie, de la nature morte, une sculpture, de l'autoportrait, de l'abstrait, tant de genres qui amènent Mona à développer une réflexion et un esprit critique, qui vont l'aider à grandir, et vont faire d'elle une petite fille dotée d'une grande intelligence, en plus du fait que ses yeux sont parfaitement aguerris à 18/10 en terme de vision. Elle est capable de discerner des détails minuscules, qu'une personne lambda serait incapable d'apercevoir. Mais alors, qu'en est-il de cet épisode de cécité qu'elle a vécu? Puis le roman se clôt avec Beaubourg, ou le fameux centre Georges Pompidou, où les œuvres sont bien différentes de tout ce qu'avait pu voir Mona auparavant, bien que certains tableaux étaient un peu singuliers, comme "Nature morte à la tête de mouton" de Goya, où on y voit un mouton venant de se faire abattre, sa tête étant encore visible, mais étant sur le point de se transformer en viande. 

Etant moins fan de l'art moderne ou contemporain, tout dépend, mais je vais généralement plus aimer une œuvre classique avec une vraie technique qu'un tableau avec deux traits noirs, la dernière partie sur Beaubourg donc, m'a moins intéressée, même si la réflexion se poursuit, et qu'elle aide Mona à en savoir plus sur la vie, et notamment sur sa grand-mère Colette, dont tout le monde autour d'elle tait le nom, et dont elle ne connait quasiment rien. Des artistes comme Niki de Saint Phalle avec sa "mariée", que je me souviens avoir vue, dénonce le rôle de la femme à la maison, Magritte, et "Le modèle rouge" présente des chaussures ressemblant à des pieds, Hannah Hoch et sa "Mutter" peint une femme assez effrayante, Basquiat sur un tableau peint en noir a dessiné quelque chose d'assez enfantin dessus... Tant d'œuvres modernes s'enchaînent, rapprochant Mona de sa grand-mère. 

J'ai beaucoup aimé le début du roman, original, qui change de ce qu'on connaît, mais j'avoue avoir eu un temps un peu de mou, durant lequel je me forçais limite, le roman étant très répétitif, avec le même modèle de chapitre se répétant cinquante-deux fois. Pour autant artistiquement parlant, le lecteur apprend autant que Mona, sur l'homme, l'art, l'histoire tout entière d'un tableau, d'une œuvre d'art. J'ai adoré certains chapitres, mais moins aimé d'autres, forcément, dépendamment de l'attrait que j'avais par rapport à telle œuvre. 



"Les yeux de Mona" de Thomas Schlesser, 22.90€


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