J'ai acheté ce roman depuis de nombreuses semaines, depuis que j'avais acheté Holly de Stephen King. J'achète rarement des livres, bossant en librairie, il faut bien qu'il y ait des avantages tout de même, mais j'avais très envie d'avoir celui-ci dans ma bibliothèque qui avait de très bonnes critiques, et dont l'histoire avait l'air vraiment intéressante. "L'inconnue du portrait" de Camille de Peretti, raconte l'histoire de la femme peinte par Klimt en 1910, dont personne n'a su l'identité. Le tableau intitulé "Portrait d'une dame" a été acheté par un collectionneur anonyme, puis volé, avant d'être rendu au musée italien à qui il avait été vendu, avant d'être volé de nouveau en 1997 pour enfin être restitué en 2019. Ce tableau a eu de nombreuses vies, et l'autrice française imagine donc son histoire. Ces éléments sont vrais, mais l'histoire de l'inconnue au portrait son très probablement romancés. C'est de ce tableau dont nous parle l'autrice durant ces plus de 350 pages.
Déjà, j'aimais beaucoup la couverture, ensuite l'idée de suivre, de romancer l'histoire de la femme du tableau, j'aimais beaucoup le concept, mêlant littérature et art.
Le récit nous emmène donc dans les années 1900 à Vienne en Autriche, où Isidore, petit garçon est élevé par sa mère Martha, anciennement prostituée. Cette jeune femme étant entrée au service de la famille Brombeere, une riche famille viennoise, s'était entichée de Franz, le fils de la famille, mais celle-ci a été abusée à de nombreuses reprises par le père de celui-ci, Otto, un homme dégoûtant, viol qui engendra très probablement la naissance du fils de Martha, qui ne sait pas s'il est le fils de celui qu'elle aimait, ou du père qui l'abusa. Elle quitta donc cet enfer avec son fils né de père inconnu, Martha fille mère qui se retrouva à travailler dans une usine 12 heures par jour afin de survivre. Elle aima grandement son fils qui devint orphelin alors enfant, sa mère morte de la grippe espagnole. Il fut placé dans un foyer jusqu'à ses 15 ans, âge auquel il décida d'aller se venger, sa mère sur son lit de mort lui ayant dit de qui il était le fils. Sous le nom de Stefan, Isidore devient palefrenier et entre dans les bonnes grâces de la famille Brombeere. Il finit par commettre un crime avant de voler le tableau, il en était persuadé, qui représentait sa mère.
Il se retrouve alors à New-York, à l'âge de 16 ans, devant se débrouiller pour vivre. Il devient cireur de chaussures, pour 10 cents, il crache inlassablement pour faire briller les chaussures des messieurs. Un jour il tombe sous le charme de Lotte, une adolescente du même âge que lui, fille d'un très riche homme, d'origine autrichienne lui aussi, fondateur de l'empire Chlorodon qui inventa les dentifrices et brosses à dents. Isidore est de condition largement inférieure à celle qu'il aime mais il ne va rien abandonner pour conquérir son cœur. Il va même investir en Bourse, alors que le système s'effondre, le fameux krach boursier de 1929. Pourtant, Isidore a visé la seule entreprise qui ne s'effondra pas, et grâce à ce risque, il obtint beaucoup d'argent.
Il proposa donc au père de Lotte, d'investir dans son entreprise et de travailler ensemble. Le père de famille est impressionné du courage de ce jeune homme orphelin qui présente bien, mais qui n'est manifestement pas de son rang. Il accepte et tous deux commencent à faire grandir encore plus l'empire Chlorodon. Isidore obtient ce qu'il veut, à savoir Lotte, et tous deux vont avoir trois enfants. Un drame va survenir dans leur famille...
On se retrouve ensuite dans les années 1980, où Pearl, fille de Michelle prostituée au Texas, apprend qu'elle est la fille d'un milliardaire, Isidore, notre même garçon qui a gravi les échelons dans l'entreprise de son futur beau-père. Isidore a en effet eu une relation avec une prostituée, ne s'étant jamais remis de la mort de sa femme Lotte qu'il aimait plus que tout. Isidore et sa fille illégitime se rencontrent alors régulièrement durant 10 ans. Tous deux vont boire un café ensemble, se rendent au musée, où Pearl aime ne pas parler et apprécier ce qu'elle voit contrairement à son géniteur qui ne fait que parler. Un jour, Pearl reçoit un drôle de colis encombrant qui contient quelque chose qu'elle n'aurait jamais cru voir... Elle a alors l'impression de se voir, mais non ce n'est pas elle... Le tableau volé, puis rendu arrive alors dans son grand appartement new-yorkais. La surprise devant cette femme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, la beauté de l'œuvre va amener notre avocate à sillonner Vienne pour en apprendre plus sur ce chef d'œuvre.
Aidée d'un détective privé, Pearl va remettre les éléments dans le bon sens, organisant alors chronologiquement les éléments pour le lecteur.
Passé et présent se mélangent entre Vienne et les Etats-Unis. Il a fallu que je m'arrête à plusieurs reprises afin de bien engranger les évènements, pour ne pas me tromper dans la storyline. La misère, la violence, la pauvreté, la maladie qui ont donné ce portrait magnifique qui fut repeint par l'artiste lui-même, dérobé violemment avant d'être rendu à un musée italien, telle est l'histoire par Camille de Peretti de "Portrait d'une dame". Un bel hommage d'avoir choisi Martha de basse condition, pour montrer la beauté.
Un roman historiquement et artistiquement très intéressant, que j'ai pris énormément de plaisir à lire. Je vous le recommande vivement. Une histoire sur l'amour, familial, romantique, le vrai amour qui vous amène à faire de mauvaises actions. Une fresque historique et artistique très riche, dans laquelle vous allez être, à coup sûr, happés.
"L'inconnue du portrait" de Camille de Peretti, 21.50€
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