Mon collègue ayant reçu ce petit roman chinois au drôle de titre et au résumé original, j'ai voulu le lire. Tout fin, je l'ai commencé au boulot pour le finir le dimanche chez moi. Je ne lis que rarement des romans chinois, et j'étais contente de lire celui-là, c'était pas mal du tout. L'histoire possède quelques éléments fantastiques, du style de Haruki Murakami. On suit Jia Jia, mariée à un homme qu'elle n'aime pas particulièrement, le découvrant un jour dans leur baignoire, mort, alors qu'elle souhaite lui demander conseil pour le choix d'un foulard. Choquée forcément, elle découvre sur le lavabo un drôle de dessin que son mari lui a laissé, une espèce d'homme poisson. Sa femme se demande ce que cela pourrait bien être...
Les funérailles se passent, la famille de feu son mari Chen Hang lui fait comprendre qu'ils n'auront plus de contact avec elle. Jia Jia reste cependant dans l'appartement commun que son mari et elle partageaient, d'autant plus grand, maintenant qu'elle est seule. Situé dans le quartier des affaires de Pékin, l'endroit devient bien trop grand pour Jia Jia, se mettant en tête de déménager dans quelque chose de plus petit. Elle se rend régulièrement dans un bar de son quartier, que tient un homme du nom de Leo duquel elle va se rapprocher. Leo est un homme calme, gentil qui va aider Jia Jia à se libérer de ce mariage asphyxiant. Notre héroïne se retrouve alors seule, mais surtout sans ressources, puisque comme c'est commun en Asie et en l'occurrence en Chine, elle ne travaillait pas. Douée d'un talent pour l'art et la peinture, elle peignait régulièrement, souhaitant même vendre ses œuvres pour se faire un peu d'argent, chose qu'a toujours refusée son mari. Le patriarcat a encore de beaux jours devant lui...
Elle doit donc vivre avec ce que Chen Hang lui a laissé, stratégisant pour gagner sa croute. Changer d'appartement, et même emménager chez sa grand-mère et sa tante, reprenant son travail d'artiste. Les éléments fantastiques surviennent un jour de pluie, et en rêve, lorsqu'elle se sent glisser dans une énorme flaque d'eau. Un élément qui m'a un peu perturbée dans le récit, bien qu'habituée à Murakami, je ne m'attendais pas à retrouver le même genre ailleurs.
Les jours s'enchaînent, elle se rend régulièrement au bar voir Leo, à chaque fois peu de temps avant la fermeture, qui l'invite même chez lui pour la nouvelle année, étant confrontée aux vieilles générations quant à sa position de veuve, étant sur un projet d'une œuvre murale pour une cliente, et se mettant en tête de se rendre au Tibet, dernier voyage qu'a effectué son mari avant sa mort.
Un roman assez court, que j'ai bien apprécié, en découvrant plus sur la culture chinoise, les éléments fantastiques apportant de l'originalité à l'histoire, et changeant des romans plus traditionnels pouvant se dérouler en Chine. J'ai passé un bon moment de lecture, me rapprochant du style de Murakami que j'aime tant.
"Porc braisé" de An Yu, 8.40€
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