Ayant lu et beaucoup aimé la pentalogie de Aki Shimazaki "Au coeur du Yamato" dont je possède le coffret, j'étais ravie en voyant sur mes bons de commande que Sémi allait être adapté en poche, et que Urushi allait sortir. J'ai tout les deux choisi qu'ils soient dispos dans mon rayon Shimazaki étant japonaise mais écrivant en français. J'ai emprunté Sémi après l'avoir brièvement commencé à la librairie, appartenant à la nouvelle pentalogie " Une clochette sans battant", dont je n'ai pas lu le précédent ( "Sémi" étant le second de la pentalogie). Cependant ce qu'il y a de bien avec l'autrice et que vous pouvez parfaitement ne pas lire les livres de la pentalogie dans l'ordre. Vous retrouvez certains personnages d'un livre à l'autre mais il n'y a pas forcément d'ordre établi de lecture, ce que j'apprécie avec Shimazaki.
Je l'ai donc terminé tranquillement chez moi, n'aimant pas faire durer un livre trop longtemps, même si on ne peut pas dire que je l'avais commencé longtemps auparavant. On suit donc dans ce second opus, Tetsuo et Fujiko Niré, tous deux âgés de plus de 70 ans, vivant dans une maison de retraite. Tetsuo le mari a encore toute sa tête tandis que sa femme vit avec son Alzheimer qui se dégrade. Tous deux ont choisi de vivre dans cette résidence franchement agréable, lorsque leur fils n'a pas souhaité vivre avec eux, comme c'est encore la tradition dans certains foyers japonais: celui que le fils cadet, ou même un des enfants accueille ses parents chez lui. Ces deux retraités ont eu trois enfants: Kyôko, Anzu et Noboki, deux filles et un fils, la fille ainée étant décédée à l'âge de 37 ans, quelques années auparavant, drame qui a encore détérioré la mémoire de Fujiko.
Anzu et Noboki viennent régulièrement voir leurs parents qui se portent bien au sein de cette résidence dans laquele ils ont leur propre chambre, mais aussi un salon partagé avec d'autres résidents, des activités culturelles... Tetsuo en est très satisfait et sa femme apparemment aussi même si celle-ci ne le reconnait désormais plus. Elle se demande alors qui est cet inconnu, et accepte l'idée qu'il s'agit de son fiancé ayant oublié jusqu'à son union avec son mari et les naissances de Anzu et Noboki se rappelant seulement la mort de son enfant aîné. Les jours passent à la maison de retraite, tous jouent le jeu de Tetsuo et Fujiko jeunes fiancés, dormant dans la même chambre mais dont les lits sont séparés par des paravents.
D'anciens souvenirs reviennent à notre aïeule, martelant qu'elle doit de l'argent à un certain Rei Miwa, un célèbre chef d'orchestre ayant plus de 80 ans, lui ayant rendu un service dans le passé. A cause de la démence de sa femme, Tetsuo découvre alors un secret dont il n'aurait jamais imaginé l'existence... Apprenant lui aussi que sa femme en sait plus sur l'état de leur couple qu'elle n'en laisse paraître. Un couple s'étant marié par "miaï" littéralement mariage arrangé, dont leur seul but était d'avoir des enfants, dont l'amour qui les liait l'un à l'autre n'était pas le plus important. Il est beaucoup question des cigales dans ce roman, le bruit qu'émettent celles-ci, en japonais se disant "sémi". Des moments de retour sur la nature doux et paisibles, qui calment cette ambiance anxiogène que pourraient créer la maladie.
Un roman que j'ai beaucoup apprécié lire, dont l'écriture est toujours aussi agréable. Une lecture courte mais belle sur les relations maritales, les souvenirs, la vieillesse et ce qu'elle engendre. Les romans de Aki Shimazaki sont toujours de parfaits moments que l'on passe, je vous conseille de découvrir sa bibliographie.
"Sémi" pentalogie Une clochette sans battant de Aki Shimazaki, 7.40€
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