Un nouveau roman coréen vous commencez à me connaître ahah. Lorsque mon collègue a reçu celui-là, je l'ai directement emprunté, ayant demandé je suis sûre le service de presse mais comme nous n'avons toujours rien reçu, j'en ai profité pour en emprunter un dans le rayon. J'avais pour objectif de le lire d'une traite le dimanche, mais je l'ai finalement fini le lundi soir. J'aime beaucoup ce que les éditions Nami proposent, j'avais donc hâte de lire celui-ci, d'autant que le résumé promettait une jolie lecture, calme, semblable aux romans japonais que j'ai déjà pu lire. Ce genre d'ambiance avec un brin de fantastique n'est effectivement pas si familière avec le style coréen que j'ai déjà pu lire, mis à part le très particulier et beau "Le grand magasin des rêves" de Lee Mi Ye. Les romans coréens que je lis habituellement sont plus durs, plus incisifs sur la société, j'ai donc apprécie lire un roman coréen plus doux.
Un livre qui s'est extrêmement bien vendu en Corée lors de sa sortie l'année dernière avec plus de 300 000 ventes. On suit Jieun, une femme possédant des dons extrêmement rares et précieux, ceux de pouvoir lire dans les pensées des autres, et de pouvoir les soigner. Jieun vit plusieurs vies, meurt et renaît inlassablement, tant qu'elle n'arrive même plus à compter et à se rappeler son âge. Elle vit dans la tristesse de survivre tous ceux qu'elle rencontre. Notre protagoniste fait jeune et moins jeune à la fois, on voit qu'elle a vécu, mais son visage selon certains angles paraît avoir moins d'une trentaine d'années. Un jour, vivant dans la petite ville côtière de Marigold, Jieun voit une laverie délaissée, fermée, et d'un clin d'oeil, rien qu'en la regardant, celle-ci émerge de terre, et elle entre à l'intérieur. Elle décide de reprendre cette affaire, et grâce à ces dons, d'aider les âmes en peine. Elle s'applique pour la décoration, ayant déjà pleins d'idées en tête. Des tables et des chaises pour faire attendre ses clients, la laverie à proprement parler en haut, une jolie décoration minimaliste et le tour est joué.
Elle rencontre la patronne d'un petit restaurant guère savoureux à côté de son local, patronne qui lui fera désormais régulièrement des gimbap. Jieun habituée depuis toujours à survivre avec des pilules, n'a plus l'habitude de manger de la vraie nourriture. Un jour arrive où ses premiers clients entrent. Il s'agit de Jaeha, un garçon en peine par rapport à son rêve, celui de faire du cinéma, ayant été acclamé par l'industrie pour un scénario, mais ne réussissant pas à poursuivre. Jieun discute alors avec lui, lui sert une tisane particulière, lui fait enfiler un tee-shirt blanc, que chaque client doit porter et l'amène ensuite dans la laverie où elle lave le tee-shirt qui, pleins de taches selon les maux du client, sera lavé et rendu tout blanc par la machine. Jieun lave donc littéralement les peines de ses clients. Jaeha souhaite un travail stable, veut se débarrasser de ses aspirations artistiques qui ne font que le rendre malheureux, et veut aussi oublier la peine qu'il vivait enfant, lorsque sa mère l'enfermait dans leur appartement pour aller travailler. Tant de souvenirs douloureux qui le hantent chaque jour.
Yeonhui de son côté, très bonne amie de notre apprenti réalisateur a été trompée un nombre inlassable de fois par son copain et souhaite oublier cette peine. Les deux jeunes gens vont devenir des clients réguliers de Jieun. Plus tard dans le récit, Eunbyeol, début de la vingtaine, influenceuse Instagram arrive, riche mais tellement seule, utilisée pour son argent et son influence par sa propre famille, que Jieun pour la première fois, va conseiller quant à ses souvenirs qu'elle souhaite voir disparaître de son esprit. Ce chapitre m'a particulièrement plu car on voit les effets pervers de la célébrité et que clairement l'argent et le pouvoir ne rendent pas riche. Jaeha amène ensuite sa mère Yeonja, alors aînée d'une fratrie de six enfants, ayant élevé seul son fils Jaeha, le lecteur comprend alors pourquoi elle laissait si souvent son fils seul. L'archétype d'une femme forte. Quant au dernier visiteur il s'agit de Yeonghui samchon (oncle) le livreur du village se baladant perpétuellement avec deux montres sur lui, dont l'angoisse est d'être en retard, traumatisme datant de son enfance. Voyant tous les jours la laverie accueillant du monde, il s'enquière du succès de celle-ci en s'y rendant lui-même.
Il y a aussi Haein, ami de Jaeha et Yeonhui, dont la rencontre avec Jieun va être importante.
Une jolie histoire avec des touches de fantastique car des pétales de fleurs volent dans les airs lorsque les souvenirs commencent à disparaître, et nous amène à réfléchir à notre vécu, à ce que le passé peut avoir comme conséquences sur notre présent, nous apportant une richesse et nous rendant plus forts. Cependant j'avoue avoir moins réussi à apprécier le récit que certaines autres histoires du même genre feel-good notamment japonaises que j'ai lues récemment comme "Un lundi parfum matcha" ou "Le gardien des souvenirs"
"La fabuleuse laverie de Marigold" de Yin Jungeun, 20.90€
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