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La dernière allumette

 Première fois de ma vie que je lis un roman de l'autrice française très réputée Marie Vareille. Lorsque son tout dernier roman en grand format est sorti, je me suis dit que c'était l'occasion de le lire, mais repoussant toujours pour me concentrer sur autre chose. Dernière semaine de juin, je me suis enfin dit qu'il était temps, faisant trois mois que son dernier roman était sorti, ça commençait à faire. J'avais entendu de très bonne critiques sur ce roman, en lice pour plusieurs prix. Le roman de l'autrice "Désenchantées" ayant été particulièrement plébiscité, j'ai eu très envie de découvrir sa plume. Commencé un dimanche soir et terminé le lendemain soir, j'ai vraiment adoré ce roman, quasiment lu d'une traite. J'avais entendu dire que l'histoire n'était pas facile et que la fin était inattendue, je vous le confirme, j'ai même réellement versé ma larme. 

Que je vous en dise plus sur ce roman... On suit plusieurs personnages principaux dont Abigaelle, vivant recluse en Bourgogne dans un couvent. Son grand frère Gabriel vient lui rendre visite toutes les deux semaines, quittant Paris pour aller la voir. Abigaelle est mutique, ne dit rien, ne fait qu'écouter. Elle ne se souvient de pas grand chose de sa vie d'avant, bien que les souvenirs d'enfance soient très nombreux. On apprend rapidement qu'elle vivait au sein d'un foyer violent à cause de leur père, leur mère n'ayant jamais eu le courage de dire stop et de partir. Le père n'était jamais violent directement envers sa fille, Abigaelle essayait donc de lui trouver des excuses, néanmoins était toujours violent envers sa femme que ce soit verbalement ou physiquement. Les enfants voyaient faire, même si souvent Gabriel enfermait sa sœur dans un placard, les écouteurs sur les oreilles afin qu'elle n'entende pas le père faire du mal à sa mère. Gabriel quant à lui plus grand de quelques années, était bien au courant de ce que s amère subissait, jusqu'au jour où il a été assez grand pour tenter d'arrêter son père. On suit donc des mois, des années d'épisodes de leur enfance, notamment jusqu'à ce qu'Abi saute du toit, parée de pseudo ailes en papier confectionnées par son frère qui l'amena chez le psy, en plus du fait qu'elle aimait bien craquer des allumettes pour se rassurer, le Dr Hassan, à qui elle omettait beaucoup de choses comme la violence qui frappait son foyer, son père l'empêchant de dire la vérité, lui disant que si elle disait ce qu'il se passait, la famille serait séparée. Un clair chantage qui brisa l'enfance de notre jeune héroïne qui sauta deux classes, dotée d'un QI très élevé. 

On ne sait donc rien de notre Abi du présent, mais beaucoup de celle du passé. Gabriel prit quelques mauvaises habitudes du père en mettant des "torgnoles" à sa sœur. Le garçon qui devint homme se fit même tatouer sur le bras "trois sur quatre" pour lui rappeler que trois enfants sur quatre issus d'un foyer violent, finissaient forcément violent ou victime de violences. Pour ne surtout pas oublier, et ne surtout pas reproduire ce qu'il vécut enfant. On le suit ensuite adulte, devenu un talentueux dessinateur, spécialisé dans les contes pour enfants où il rencontre un franc-succès, dessinant beaucoup de forêts et de créatures étranges. Un soir il fait la connaissance de Zoé, une jeune femme pleine d'énergie, solaire et positive, institutrice, venant voir la pièce adaptée d'un des livres de Gabriel. Elle tombe sur lui par hasard et tous deux finissent ensemble. Cependant Gabriel ne veut surtout pas être en couple, a peur de l'engagement, ayant une peur bleue de recréer un schéma familial nocif. Zoé le rassure et tous deux débutent péniblement leur histoire. 

Dans le même temps, on suit des entretiens dans le cabinet du Dr Garnier, un psychiatre recevant une certaine Madame Boisjoli, le nom de famille de Zoé. Sa patiente n'ose lui dire pourquoi elle est là, et à quel point elle subit des violences conjugales de la part de son compagnon, lui trouvant sans arrêt des excuses, mettant ces accès de violence peu graves, sur le compte d'une enfance difficile. Les entretiens se poursuivent des semaines durant, ayant été personnellement très inquiète pour le personnage de notre géniale institutrice. 

Dans un autre temps, toujours en alternance dans le récit, on suit les carnets d'Abigaelle, écrits durant ses années d'enfance, sur conseils du Dr Hassan, dans lesquels elle racontait tout ce qu'elle vivait. Débutés jeunes, ces écrits montrent la naïveté de notre Abi, avec quelques fautes, qui apportent de la profondeur et de la compassion pour cette enfant bloquée dans une famille nocive pour elle et son bon développement. 

Gabriel continue de rendre visite à sa sœur qui souhaiterait qu'il ne vienne plus mais ne lui dit pas, lui parlant un jour d'Aline, la sœur de Zoé, responsable Europe d'un grand groupe de cosmétiques, une véritable working-woman ayant suivi le chemin qu'elle envisageait à savoir mariée avant 30 ans, quatre enfants et un emploi important. Zoé et Gabriel vont se retrouver à habiter proches du couple que forment Aline et son mari pédiatre JB, Gabriel se forçant à apprécier la maison qu'ils ont trouvée dans la forêt, lui qui la redoute tant... Gabriel est très secret sur sa famille, son enfance, n'en disant que très peu à sa compagne, qui va un jour découvrir des choses par elle-même... 

Une histoire assez difficile psychologiquement, la violence étant quasiment omniprésente, nous présentant des personnages bons mais faibles comme la mère de Gabriel et Abigaelle, bons et qui se donnent du mal pour faire changer la situation comme les Dr Hassan et Garnier, qui veulent croire que les choses vont changer comme Abi et Zoé et puis il y a Gabriel... Je confirme que le plot twist vers la fin est très surprenant et m'a beaucoup émue, ainsi qu'un autre où on comprend que les sessions avec le Dr Garnier étaient bien différentes que ce à quoi on s'attendait... Un gros coup de cœur. 



"La dernière allumette" de Marie Vareille, 20.90€

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