Il y a des livres comme ça que je vois et revois chaque jour en travaillant à la librairie, que je me dis que je lirai un jour, mais que je mets de côté tant ma liste est sans fin, mais qu'un jour je finis par lire. C'est le cas de "Liv Maria" de Julia Kerninon, qui avait l'air franchement bien, sans parler uniquement de la couverture ahah. Ma collègue m'avait dit à quel point elle avait beaucoup aimé ses romans dont celui-ci ainsi que "Sauvage", et en en recevant une grande quantité à la librairie lors de notre opération de l'été, je me suis dit que c'était enfin temps de découvrir la plume de l'autrice, docteure en littérature américaine.
Commencé au travail lors d'une journée particulièrement calme, je l'ai continué doucement en pause repas, deux jours après toujours à la librairie pour le terminer tranquillement chez moi. J'ai beaucoup aimé sa plume, son beau roman qui nous présente un beau portrait de femme, celui de Liv Maria Christensen, fille d'une mère française insulaire et d'un père norvégien ayant débarqué sur l'île par hasard et étant resté. Un père amoureux des livres qui lui lisait les plus grands auteurs plutôt que lui lire des livres pour enfants, et une mère qui tenait un café restaurant, affaire familiale dont elle avait repris les rênes suite à la mort de son père. Son prénom Liv signifie "vie" en norvégien et Maria "parce que c'était la tradition de donner aux garçons comme aux filles le nom de la Madone pour les protéger de la noyade". L'enfant qui devient jeune fille évolue dans cette famille avec deux cultures, entourée d'amour.
Alors qu'elle se rend à Berlin âgée de 17 ans en vacances chez la sœur de son père pour apprendre entre autre l'allemand, Liv Maria part donc pour la première fois de son île loin de ses parents. Elle prend des cours d'allemand qu'un homme, Fergus lui donne, tombant sous le charme de cet homme âgé d'une quarantaine d'années. Tous deux discutent beaucoup de littérature, de la difficulté de l'allemand, lui même étant irlandais et ayant été nommé dans cette école pour l'été. Liv Maria, riche de sa double culture parle couramment français, bien anglais et aussi norvégien. Le prof et son élève se rapprochent rapidement, se retrouvant à coucher ensemble, la première fois pour notre protagoniste. Elle sait pourtant qu'il a une vie en Irlande, avec une femme et des enfants, mais elle ne peut s'en empêcher, tout comme lui ne peut s'empêcher de tomber sous le charme de cette jeune fille pleine de fraîcheur. Les semaines passent, tous deux font leurs affaires dans l'appartement de Bettina, la sœur de son père chez qui elle loge, se créent des souvenirs et Liv Maria passe un été inoubliable.
Fergus doit alors rentrer chez lui, lui laissant son adresse, notre héroïne ayant l'espoir de le revoir un jour et que leur histoire continuera d'une façon ou d'une autre. Notre jeune femme retourne dans sa famille en apprenant une tragédie... Désormais seule, elle reprend les rênes de l'affaire familiale sur son île, aidée de ses oncles, et durant des mois ne lâche rien. Jusqu'à décider de partir à l'autre bout du monde un de ses oncles lui demandant pourquoi elle reste ici à se donner tant de mal. Elle vit alors dans plusieurs pays d'Amérique du sud, travaille avec des chevaux, sillonne l'Argentine, le Venezuela, le Pérou, le Brésil.. Là-bas, elle s'entiche de Carrar, un homme bien plus âgé qu'elle qui lui a donné cette piste de travail. Ensuite elle fera la rencontre de Flynn, un jeune homme plus jeune qu'elle âgé de 25 ans, qui à son arrivée au Chili décide de se rendre dans une librairie n'ayant plus rien à lire. C'est là-bas qu'il fera la rencontre de Liv Maria, cette femme qui a tant vécu.
Les deux débutent une histoire, vont s'installer en Irlande, et Liv Maria, réalise que son passé et son présent se mélangent... Elle n'ose en parler à celui qui devient son mari, entourée de tant de souvenirs du passé dans la maison familiale de Flynn. Elle se taira donc des années durant, même après avoir eu deux fils ensemble. C'est la vie de Liv Maria, son évolution, ses émotions, son envie de liberté, sa nostalgie du passé et la douleur associée. C'est tout ça.
Un très beau portrait fort de femme, dont la liberté n'a pas de prix, pleine de mélange de culture qui l'imprègne jusqu'au plus profond de son être. Un livre que j'ai beaucoup aimé.
"Liv Maria" de Julia Kerninon, 8.90€
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