Une sortie assez surprenante de cette rentrée litt, c'est celle du premier livre du réalisateur espagnol Pedro Almodovar. Le livre doté d'une très belle couverture qui m'a clairement attirée, contient 230 pages divisées en douze nouvelles. Ecrites sur plusieurs décennies par le fameux réalisateur, elles n'avaient pas forcément vocation à être publiées, et puis finalement... Entre fiction et autofiction ces nouvelles, dont j'ai noté les caractéristiques sur un mémo abordent des sujets qui reviennent: la religion, le sexe, la drogue, la prostitution. Dit comme ça, la lecture paraît assez étrange, mais j'ai bien aimé lire ce livre qui ne ressemble à aucun autre, original, à l'image de son écrivain.
Dans la première nouvelle, on suit une femme se rendant dans une école religieuse pour se venger de son frère qui a subi des violences sexuelles au sein de cette école lorsqu'il y était étudiant. Le livre commence fort avec un vrai sujet, celui des abus sexuels sur enfants de la part de représentants religieux qui justifient cela de la pire des façons. Cette femme est prostituée, et du fait de son travail, le religieux la prend de haut alors qu'il a abusé ledit enfant. Un retournement de situation à la fin est intéressant et assez fort. Toutes ces histoires, certaines plus que d'autres, sont très cinématographiques, on visualise clairement la scène, souvent loufoque, se dérouler sous nos yeux. La seconde nouvelle, est très certainement autobiographique, moment de création de scénario entre Almodovar et un autre homme tous deux sur ce projet, étant en couple aussi dans la vraie vie. Le réalisateur avait pour projet de faire une adaptation de "Un tramway nomma désir".
La troisième évoque celle d'un comte vampire, se rendant dans un monastère et souhaitant y rester. Là-bas, le prêtre Benito souhaite devenir vampire. La suivante, est l'histoire de Jeanne, une Belle au bois dormant des temps modernes. Elle est future reine, et elle s'endort une année durant, pour se réveiller au baiser d'un prince français. Une remasterisation d'un compte pour enfants entre amour, fantastique et trahison. Le cinquième histoire, est celle de la mère de l'écrivain/réalisateur. Elle était en gros écrivaine publique et son fils raconte sa vie. Almodovar avait une relation très forte avec sa mère. La suivante, une sorte de Benjamin Button, cette nouvelle apparemment écrite avant le film. Un homme qui nait dans un cercueil. Toute la famille qui attend son arrivée. On sait directement quand il va mourir et de quelle façon. Il vit donc à l'envers, sa mort se rapprochant plus il se rapproche de l'état "bébé". Une histoire originale et assez perturbante que j'ai beaucoup aimée.
Ensuite, une femme prostituée devant gérer une rivale jalouse d'elle. Elle a une relation avec un magnat du plastique et autres étrangetés. La suivante, toujours en lien avec le sexe, une femme se rend aux urgences car elle va mal, parlant de sexe et de drogue. Les suivantes concernent une amitié entre Almodovar et un artiste composée d'anecdotes originales. Un étranger puis un mauvais homme en prison dont les rôles s'inversent. L'avant dernière concerne les souvenirs de l'auteur avec Warhol, souvenirs du passé, évoque même l'autrice française Leila Slimani. Quant à la dernière nouvelle, Almodovar nous fait le récit de sa façon de créer. Il réfléchit toujours, créant toujours, même lorsqu'il marche dans la rue. Il pense à ses films, il a toujours voulu écrire un roman, même un mauvais roman.
Voilà en gros les nouvelles qui composent le livre, une lecture donc loin d'être classique vous vous en douterez, que j'ai assez appréciée de par son originalité, bien que certaines aient été un peu tirées par les cheveux ou m'aient moins emballée. Cependant, j'ai trouvé intéressant qu'on en apprenne plus sur le réalisateur célère via ce livre.
"Le dernier rêve" de Pedro Almodovar, 21€
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