Un autre roman de la rentrée littéraire que j'ai clairement emprunté à cause de sa couverture que je trouvais franchement belle. J'avoue ne pas avoir été hyper emballée par l'histoire et même avoir eu largement hâte de le terminer. On parle de secrets de famille, de souvenirs liés à la famille de Henri, Françoise et Paul, une riche famille de l'époque vivant dans une immense maison qu'ils appelaient le château, mais nommé La Boissonnière. Grâce à des alternances de points de vue et d'époque, on a accès aux pensées des trois membres de la fratrie ainsi que celles de Huguette, alors la bonne de la famille.
Ayant emménagé là-bas à Saint-Germain, après avoir quitté Bordeaux les trois frères et sœurs et leurs parents s'installent avec leur grand-mère maternelle. La famille très comme il faut, est donc composée du père, Jean, un homme assez froid et distant médecin de profession, dormant souvent directement à son cabinet, de sa femme Irène, une femme également peu avenante, coincée, toujours très droite ancienne danseuse ayant du renoncer à sa carrière à la naissance de sa fille Françoise. Les deux parents ne sont guère proches de leurs enfants et affectueux avec eux. L'aîné est Henri, le chouchou de son père, pour qui il n'a lui pas d'affection, profitant que son père soit absent pour enfin vivre. Un garçon qui à l'adolescence fut envoyé en pension avant de se suicider à l'âge adulte. On ne mettait pas de mots sur son état à l'époque mais il était dépressif tout comme sa mère Irène constamment fatiguée et ayant la migraine. Françoise quant à elle était une jeune fille assez vive et dynamique, dont l'énergie prenait de la place dans cette famille très carrée et croyante entre son grand frère roi mais calme et ayant toujours de bonnes notes, et son petit frère Paul, perpétuellement malade, qui restait au lit la plupart du temps.
Irène la mère était une femme au foyer toujours très occupée, entre veiller son fils le plus jeune, sans arrêt très inquiète pour sa santé, donner des directives aux bonnes, et sa vie sociale. Peu proche de sa fille Françoise qui en soufra mais resta pourtant dans la maison familiale jusqu'à l'âge adulte. Tout ce petit monde, souvent sans Paul, se rendait alors diligemment à l'église, où ne se rendait jamais Huguette la bonne de la famille, en profitant pour aller visiter sa sœur après avoir préparé le déjeuner pour la famille.
Un jour, Paul revient dans la maison de son enfance, suite à la mort de Béatrice dont on ne connait au début pas le lien de parenté jusqu'à comprendre à la toute fin, enfin je pense... Cléo la femme de Paul l'ancien enfant souffrant a mis des mots sur la situation de la famille de son époux avec des termes comme "dépressif" " pour désigner l'état de sa mère plutôt que "léthargie" ou "névralgie" beaucoup utilisés à l'époque. Paul vit aussi de la souffrance liée à la maladie de sa fille Emilia, alors adolescente. Durant cette nuit dans cette maison qu'il a depuis longtemps quittée, Paul se remémore des souvenirs d'enfance... Il retrouve des objets de sa famille, et découvre alors des choses enfouies... Le point de vue de Huguette est assez spécial, étant une véritable paysanne, et son langage allant avec sa condition, parfois pas bien compréhensible. Je pense que les chapitres que j'ai préférés sont ceux où Françoise s'exprime, enfant du milieu entre le préféré du père et celui de la mère. L'enfant qu'on a toujours forcée à assouvir le rêve de mère, celui d'être danseuse, et à qui l'on répétait tout le temps de ne pas trop manger. Celle qui avait peur de son frère aîné sachant pertinemment comment lui faire peur et la faire se sentir inférieure.
L'arrivée de Béatrice la sœur de sa mère marque un moment important dans le récit, enfin le temps où les enfants voient autre chose que leur prison dorée dans laquelle ils ne sont guère épanouis, mais découvrent alors la campagne, les bêtes, les foins, proches de chez eux à Sarget là où vivent Antoine, Alfred et André paysans, que Béatrice apprécie beaucoup. Grâce à cette tante loin de la sévérite de leur famille, les enfants voient alors un autre monde. Une femme fraîche, joyeuse, qui leur fait expérimenter la vraie vie.
Un roman franchement pas incroyable, intéressant sur les liens de parenté assez stricts et peu ouverts de certaines familles de l'époque. J'ai pu compatir pour certains personnages, mais ait été franchement lassée par le récit assez répétitif et pas incroyable.
"Un furieux silence" de Charlotte Dordor, 21.50€
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