On change un peu des grands formats avec un petit roman japonais reçu quelques semaines auparavant en service de presse. Dès que je l'ai reçu j'ai eu envie de le lire, mais j'attendais un peu de lire pas mal de grands formats issus de la rentrée littéraire avant de faire une pause livres de poche. La particularité de celui-ci est qu'il est sorti au Japon en 1948. Et en France cette année en 2024... Une sacrée attente pour qu'il soit traduit ce qui n'est pas rare avec les romans japonais. Dans "Les yeux bruns" donc de Hayashi Fumiko publié dans son pays d'origine il y a plus de 70 ans, l'autrice raconte la vie d'un couple sans enfants dans un Japon post-guerre avec la reconstruction du pays, les difficultés liées au travail et au logement.
On suit Juichi et Mineko, lui Juichi travaille dans une entreprise tandis que Mineko reste à la maison, comme il était de coutume à l'époque. Elle s'occupe de la maison, propriétaire d'un immeuble qu'elle a acheté alors que l'économie était au plus mal. Elle vit au rez-de-chaussée avec son mari Juichi, et loue les appartement du haut. Le premier à un étudiant en beaux-arts et le second à une femme avec sa mère attendant que son mari, prisonnier de guerre soit libéré. Cette femme est en fait hôtesse dans un bar la nuit, l'apprendra plus tard sa propriétaire notre protagoniste principale. Forcément à l'époque c'est mal vu, Mineko en est donc choquée. D'autant que Sakaeko la locataire ne paye même plus le loyer. Mineko en est donc fortement fâchée et tient à le faire entendre. Son mari quant à lui en a marre de sa femme qui est sans arrêt en train de se plaindre, ce qui n'est franchement pas faux. On les suit dans leur relation de couple que se délite, ne partageant plus rien. Mineko bâcle les bentos (déjeuners dans une boite) de son mari, celui-ci en est affecté et sent que sa femme n'en a plus rien à faire de lui. Juichi va tomber sous le charme d'une dactylo travaillant avec lui, jeune femme veuve avec un enfant. Une femme représentant l'espoir, la jeunesse mais aussi l'affection et l'amour qu'il ne connait plus depuis longtemps, ayant fait un mariage arrangé avec son épouse.
Nous sommes dans les années 40 ne l'oublions pas donc malgré l'attachement qui noue Juichi et la jeune femme, ils ne font pas grand chose. Mais la jeune femme déménage pour Osaka, Juichi en est donc désemparé. Sa femme remarque son moral fluctuant ce qui va causer bien des maux au sein de leur relation. Un jour Juichi est aux anges et a du mal à le cacher tandis que le lendemain il est au plus bas. Mineko quant à elle est plus ou moins fidèle à elle-même, femme assez acariâtre et blasée, pas très sympathique. On les suit des mois durant, dans leur quotidien, Mineko à la maison, avec ses problèmes de payements de ses locataires et son avis sur la vie de sa locataire, Juichi au travail et son amour pour la jeune veuve.
Un roman attachant et particulièrement addictif que j'ai lu très rapidement, ayant eu du mal à le lâcher. J'ai beaucoup aimé découvrir la vie d'un couple éloigné de notre réalité, dans un pays post-guerre, bien loin de la situation des romans japonais se déroulant à notre époque que je peux lire la plupart du temps.
"Les yeux bruns" de Hayashi Fumiko, 8.90€
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