Un autre roman que j'avais envie de lire depuis un moment comme "L'éclipse" ou comme beaucoup d'autres, notamment attirée par sa jolie couverture et par le pitch qui m'avait l'air intéressant, sur la célébrité. Encensé en plus par Amélie Nothomb, j'avoue qu'il m'avait d'autant plus rendue curieuse. Je l'ai donc lu en trois soirs l'avant dernière semaine de septembre. J'avoue ne pas avoir été emballée outre mesure, l'ayant trouvé drôle mais un peu trop WTF à mon goût.
On suit donc Séraphine, 46 ans, grande idole, sorte de Céline Dion, en activité depuis plus de 25 ans, connue et adulée de tous. Son imprésario Bernard refuse qu'elle se repose, souhaitant du temps off mais ne lui octroyant pas. Un soir dans sa loge de l'Olympia alors qu'elle doit se produit à 20h, elle boit un peu trop de whisky et se retrouve par terre. Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'elle se réveille et découvre son nouvel environnement... Plus de loge de star mais une sorte de cage l'entoure, un canapé et guère plus. Elle restera là des jours durant, enfermée par un fan qui l'adule, qui l'adore, Salvator. Un vieux garçon de 37 ans, doté d'un faux postiche, de dents gâtées, de vieux vêtements, il a tout l'attirail du pauvre gars. Cet homme assure à Séraphine qu'elle est sa muse, sa star, son inspiration, l'appelant au départ Madame, avant de lui donner du "Séraphine".
La star ne se laisse pas faire, déplore ses conditions de détention, ne pouvant pas avoir accès aux toilettes devant faire dans un pot de chambre que son "fan" se charge de vider, devant manger dans une assiette à son effigie avec sa tête dessus, refusant de manger dans quelque chose d'aussi kistch. Elle ne se laisse pas faire, mais son bourreau refuse de céder sur certains points, bien qu'à force de discussions, elle réussisse à l'emmener où elle le souhaite lors de certaines répliques particulièrement loufoques quand il s'agit de son orientation sexuelle. Séraphine brise le mythe de la star, lui parlant de sa vraie vie et de ses origines qui contrairement au documentaire que beaucoup ont vu, est faux. Elle n'est pas originaire d'un milieu pauvre mais au contraire de la bourgeoisie, étant une idée de Bernard d'avoir engagé des acteurs pour incarner ses parents afin de faire pleurer dans les chaumières. Salvator n'y croit pas, mais Séraphine continue de plus belle afin de faire prendre conscience à cet homme qu'elle est comme tout le monde, pour qu'il se lasse et la libère. L'homme sait tout de sa vie, ou du moins ce que Séraphine et Bernard ont choisi de rendre public, se donnant un devoir de rendre lui rendre honneur, par exemple comme en insultant la mémoire du mari de Séraphine s'étant suicidé après avoir trompé sa femme.
Son bourreau insiste pour entendre son propre nom de la bouche de son idole via un rébus, lui donnant des navets à manger et des plats aussi peu ragoutants les uns que les autres, barrant des passages entiers de "Bonjour tristesse" de Françoise Sagan dont il ne voit pas l'utilité, avant de le donner à Séraphine qui voulait le lire. Il la déshabille même avant de sentir sa robe, tout comme il l'a déjà fait pour plusieurs autres vêtements lui appartenant. Pleins de situations comme celle-ci ou discussions qui sont vraiment exagérées, les ayant trouvées trop loufoques, telles des répliques de théâtre qui fuseraient, ces scènes s'apparentant à un vaudeville. Certaines étaient franchement dégoûtantes, ayant rendu ma lecture difficile.
J'ai trouvé le sujet intéressant, celui de la célébrité et le l'idolâtrie jusqu'à la folie, mais dans le même genre, je vous recommande bien plus largement "Célèbre" de Maud Ventura. "L'idole" partait un peu dans tous les sens, même si j'ai bien aimé certains passages, ayant eu mes convictions à un moment un peu ébranlées sur la fin, et donc la toute fin étant surprenante.
"L'idole" de Vincent Delareux, 19€
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