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Au vent mauvais

J'avais vu ce livre dans mon rayon et devais le renvoyer, j'en ai donc profité avant de le faire, pour le lire. Grâce à cette lecture, je vais donc bientôt pouvoir filmer une vidéo sur cinq romans orientaux, maghrébins, vidéo que j'ai hâte de partager avec vous. J'ai commencé ce livre chez moi, avant de le prendre avec moi pour la Corée, que j'ai rapidement terminé dans mon premier vol. Je l'ai bien aimé, intéressant, évoquant d'autres sujets que les romans tels que "Le bastion des larmes" ou "La maison des notables", ce qui fut confortable à lire.

 On suit donc un couple dans ce roman, ou du moins Tarek, amoureux de Leila depuis toujours, tout comme son meilleur ami Said. Ce dernier est un jeune homme ambitieux, se rendant dans une grande ville afin d'étudier tandis que Tarek devient paysan. Leila de son côté a jeté l'opprobre sur sa personne, ayant fui le domicile conjugal, du mari avec lequel elle vivait. Elle élève donc seule son enfant, Tarek proposant à Leila de se marier avec elle, se fichant qu'elle a déjà été mariée, étant clairement amoureux d'elle. Elle accepte, et Tarek élève l'enfant comme le sien. Avant cela, il est envoyé en Allemagne durant la guerre, le récit se déroulant avant la seconde guerre mondiale puis après, ce qui nous laisse entrevoir un large aperçu de la vie en Algérie durant plusieurs décennies, colonisation française, guerre puis indépendance. En tout, le couple aura cinq enfants dont des jumelles. Ils vivent tous dans la petite ville de El Zahra, dans une maison créée par les mains de Tarek. Mais la vie en Algérie est difficile, la guerre a laissé de nombreux stigmates, les temps sont difficiles et Tarek décide donc de se rendre en France, où la vie a l'air meilleure qu'en Algérie, afin de travailler à l'usine. La vie y est épuisante, il ne peut que très rarement se reposer, mais se doit d'envoyer de l'argent à sa famille restée au pays.

Il va donc vivre assez longtemps dans cette situation, éloigné des siens, menant une vie épuisante dans des conditions difficiles. En Algérie, il avait fait la connaissance d'un réalisateur italien, qu'il a aidé durant le tournage de son film, ce dernier lui promettant de l'appeler s'il a besoin d'aide un jour. C'est ce que Tarek va faire en France, alors que sa vie est loin d'être simple, met sa fierté de côté et contacte ce fameux homme très occupé. Il part donc pour l'Italie, et devient le gardien d'une grande et belle demeure. Il n'ose rien dire à sa femme, et prétend être toujours en France. Là-bas, la vie y est plus douce, le climat moins rude, il se débrouille entre le français et l'italien, se fait quelques connaissances... Mais un jour Safia, une vieille femme sage de son village en Algérie, lui envoie une lettre pour lui laisser entendre que la situation est urgente et qu'il doit rentrer rapidement au pays. Tarek n'a guère envie, vit bien en Italie, mais après avoir reçu un second message similaire se décide à rentrer. 

Il découvre alors dans son pays d'origine que Said son meilleur ami d'enfance est devenu écrivain, assez célèbre, et que son livre parle d'une certaine Leila, dont il salit l'image dans le livre. Leila a alors honte, se cache, bien que tout ce qui soit raconté dans le roman soit faux. Tarek rentre chez lui à El Zahra, ses fils aînés ayant quitté la maison, ne restant que ses plus jeunes filles jumelles. Ils vivent alors des années à Alger où Leila prend ses habitudes, tandis que le régime démocratique en place après la fin de la colonisation française est rompu, par la mort du président Mohamed Boufiaf, mort assassiné, sûrement par des islamistes. Tous deux ont peur du futur régime politique de leur pays, leurs journées étant rythmées par les actualités et la peur du futur. Les jumelles prennent leur envol, le couple se retrouve donc seul, Tarek n'avouant jamais à sa femme ses quelques années en Italie, ayant honte d'avoir bien vécu tandis qu'elle se débrouillait pour élever seule ses cinq enfants dans un pays dont la situation politique était compliquée. 

Leila avoue à son mari des années plus tard, que son père l'avait promise à Said, après qu'elle ait fui le foyer conjugal, mais que Tarek est revenu avant, elle a donc choisi ce dernier. Leila ayant été surprise que Tarek ait bien voulu d'une femme déjà mariée avec un enfant, dont la situation ne l'avait pas rendue enviable aux yeux des autres. Les années passent, le couple retourne dans leur maison de El Zahra, dans laquelle ils n'ont plus vécu depuis vingt ans, retrouvent la maison en l'état, les jumelles revenant avec leurs propres enfants, toute la famille étant donc réunie pour assister aux actualités difficiles du pays entre la mort du président, le dépouillement des scrutins dont les jumelles s'occupent pour le futur politique du pays. 

Le roman est assez riche en sujets, entre la famille, la guerre, le couple, l'amitié, la peur de l'inconnu, l'évolution de la société algérienne, les non-dits, la place de la femme mais aussi l'espoir d'une vie meilleure en Italie, l'entraide... J'ai beaucoup aimé cette lecture que je peux vous recommander, si vous souhaitez en savoir plus sur la société algérienne. 



"Au vent mauvais" de Kaouther Adimi, 9.30€

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