Dans ce petit bouquin "Pourquoi Tokyo?", Agathe Parmentier, française, raconte son expérience au pays du soleil levant durant son année de PVT, expérience que j'ai également faite mais en Corée. Créé comme un journal avec des dates, Agathe ou plutôt Agatsu en japonais, nous présente le Japon par thématiques. Les love-hotels, les fameuses toilettes japonaises, les capsules hotels, le kawai et toutes sortes de choses qui la frappent lors de cette entrée en matière au Japon.
Directement, elle est plongée dans cette société à mille lieues de la société française avec toutes ces singularités et améliorations par rapport à notre pays. Elle se sent directement en sécurité et ne se voit pas retourner en France. Rapidement, elle donne des cours de français à des japonais, ceux-ci adorant la France (comme beaucoup de pays asiatiques d'ailleurs). Elle prend des cours de japonais, qu'elle déchiffre à peine, exercice difficile entre tous les alphabets. Pour se faire un peu d'argent en plus des cours dont elle offre souvent le premier, chose qu'elle arrêtera rapidement, elle passe aussi des castings pour des publicités, le Japon étant friand d'étrangers, de "gaijin" dans ses spots publicitaires. Elle se retrouve alors avec des expatriés habitant ici sur le long terme pour la plupart. Elle observe la société japonaise tout en y évoluant se rendant rapidement compte qu'elle ne sera jamais une des leurs. Sentiment que j'ai également ressenti en Corée.
Elle observe tout un tas de détails que j'ai moi-même observés lors de mon année à l'étranger comme le fait que les japonais aient beaucoup les jambes arquées. Que la solitude est choisie et revendiquée par ce peuple, toujours obligé de respecter la bienséance comme le fait de respecter ses aînés, qu'ils font plus par obligation que par réelle volonté, ( là aussi proche des us et coutumes de la Corée). Les restaurants sont faits pour les personnes seules, souvent les izakaya ou autres types de restaurants proposant des tables alignées contre le bar. Cette solitude est visible dans une société proposant sans arrêt du divertissement comme des cafés-concepts comme celui des maids, ou la location de petits amis ou encore les machines à pinces pour gagner des peluches et bibelots en tous genres.
Cette société en apparence carrée et respectueuse possède une fascination pour le hentai ( perversion) entre les animés et les mangas montrant par exemple des filles aux seins démesurément immenses ou une obsession des adultes pour les très jeunes filles. Entre ça et le kawai de partout (le mignon), Agathe invente le terme "japoniais" comme les autocollants mignons, dont un qu'elle a eu à son arrivée à Tokyo dans un bar. La capacité des japonais à s'endormir dans le métro et à se réveiller pile au bon arrêt l'épate ( là aussi pareil en Corée). Agathe voue un intérêt démesuré pour les joueurs de pachinko, les otaku ( les no life qui passent leur temps dans des quartiers comme Akihabara à jouer), aux sans-abris également qu'elle voie à Asakusa son quartier où elle loge dans une auberge pour étrangers. Ces hommes et ces femmes plutôt invisibles en journée, qui mangent ensemble sans se parler au McDonalds. Agathe fait quelques expériences comme celle de passer 12h à Akihabara ou à Asakusa son quartier, à entrer dans les Don Quichote (chaîne assez cheap proposant de tout très représentative de la société nippone), à aller prendre plusieurs boissons dans des cafés et restaurants, à observer tout ce monde qui l'entoure.
Elle parle aussi des fameux typhons qui touchent le Japon lors de la saison chaude qui est également humide, ces fameux typhons parfois étant censés être dévastateurs mais ne l'étant finalement pas, et étant presque déçue, de ne pas vivre cette expérience. Elle nous raconte son quotidien d'étrangère au Japon, baragouinant le japonais mais réussissant quand même à apprendre quelques mots/phrases qu'elle dira avec fierté aux commerçants du quartier. Les castings s'enchaînent, elle donne des cours de français et d'anglais, elle prend des cours de japonais, sa vie se déroulant comme ceci, se sentant si bien dans cette société si singulière, qu'elle ne veut surtout pas rentrer en France et imagine des stratagèmes pour ne surtout pas rentrer.
Elle revient sur son statut d'étrangère en disant "je garde à l'esprit qu'en tant qu'étrangère je ne serai jamais intégrée. Et ça tombe bien je ne tiens pas à l'être. Je suis tombée amoureuse d'un pays parfois déroutant, au sein duquel il ne me sera possible de m'épanouir qu'en me tenant à la marge". Une phrase très forte, étant bien consciente de sa place, chose exacte que j'ai ressentie en Corée.
Je vous conseille vivement la lecture de ce livre pour tous les amoureux ou curieux du Japon qui vous fera rire, réfléchir et vous plongera sans filtres au sein de la société nippone. J'ai retrouvé quelques caractéristiques que j'avais moi-même ressentis en y allant, ou en vivant en Corée, les deux pays étant similaires sur plusieurs aspects. J'ai beaucoup aimé.
"Pourquoi Tokyo?" de Agathe Parmentier, 9€
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