Le dernier Aurélie Valognes que je planifiais de lire un dimanche d'une traite, c'est quasiment ce que j'ai fait. Commencé le samedi après-midi, je l'ai terminé le dimanche après-midi. J'avais entendu dire qu'il était plus profond et un peu plus dur que ses précédents, j'avais donc hâte de le découvrir. Dans ce roman se déroulant sur un peu plus d'une année, on suit Inès 47 ans, décidant un jour de quitter son chez elle et son mari pour venir s'installer en Bretagne et changer de vie. Elle a fait plus de 300kms en suivant une camionnette jaune au pif sur l'autoroute, l'ayant menée jusque dans la maison de Anna. Une maison dont elle tombe amoureuse et qu'elle décide d'acheter. Pour une fois dans sa vie, elle se prend du temps pour elle, se priorise et vit enfin.
On apprend que ses enfants sont grands, sont partis pour les Etats-Unis, qu'elle évoluait à côté de son mari sans plus rien partager avec lui et a décidé de renaître. Ne se sentant plus exister, plus aimée, Inès décide qu'à 40 ans, c'est l'âge de la réinvention. Durant quatre saisons elle prend du temps pour elle, le manque de son réseau de son téléphone l'isole et ce n'est pas plus mal. Elle a dit à son mari de ne pas la joindre, ses enfants savent à peu près qu'elle est partie, sa mère aussi. Elle découvre alors la maison où habitait Anna, une femme décédée, qui semblait-il adorait lire et particulièrement des livres écrits par des femmes. En effet, la bibliothèque du salon est pleine de Dickinson, du Maurier, Chollet... Des femmes plus ou moins contemporaines mais des femmes.
Cette maison va être l'occasion pour Inès de se créer un espace à elle, unique, qui lui est propre dont elle avait vitalement besoin. Sa mère sait qu'elle est partie, fière d'elle, n'ayant jamais eu besoin d'un homme pour l'épauler, et poussant sa fille à en faire autant. Les jours passent, Inès apprivoise sa nouvelle maison qui a elle aussi ses cicatrices et ses plaies, rencontre les femmes du quartier, entre Alicia l'ostréicultrice et prof de danse, Sacha, peintre, Morgane la factrice, Servanne ayant tout un troupeau de moutons. Elle apprend de ses femmes, certaines ayant fui comme Sacha, fui une famille et des diktats, certaines ayant choisi sciemment de créer, d'entreprendre. Inès prend soin de son jardin, décide d'aller faire de grosses courses pour l'entretenir ainsi que son intérieur, se promène entre ses murs, et se demande qui était Anna. Elle se demande ce qu'elle va bien pouvoir faire, entourée de la fissure sur le mur du salon, du tableau de son amie Mona qui n'est plus là, et pleine d'aspirations pour l'avenir.
Sa mère, malade va venir lui rendre visite, l'occasion pour mère et fille de se parler, s'aimer et partager des moments de vie précieux. Un an pour se réinventer, pour se trouver. Une bonne lecture sur un sujet qu'on peut toutes comprendre, un sujet fort pour une lecture facile et rapide.
"La fugue" de Aurélie Valognes, 20.90€
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